BOLIVIA, le pays d’altitude

Le pont traversé, tout semble fermé. On essaye de trouver l’immigration dans l’obscurité. Tout est miteux mais on est agréablement reçu par la douane : on lui dit que c’est la deuxième fois qu’on vient ; il nous dit ok, regarde à peine notre passeport, prend une photo de nous et « bien bienvenue »! Et tout ça en moins de temps qu’il ne  faut pour le raconter 😉 La douane va fermer, on arrive tout juste, surtout qu’il y a une heure de plus ici. La douanière nous confirme qu’on est bien en Bolivie : sa non sympathie, limite  grosse c***e. On lui dit aussi que nous venons pour la deuxième fois mais elle veut des photocopies,  il faut qu’on remplisse des papiers et tout ça dans un froid glacial. Nous avons l’habitude et on ne se laisse pas avoir. Enfin, nous voilà rentrés en Bolivie. Il n’ y a plus qu’à se trouver un petit endroit  à nous pour dormir un peu plus loin de la frontière.

On est très vite arrêté dans notre élan par la Douane-Police, qui veut un bakchich ! Il nous arrête nous, gringos chilien et laisse passer tous les autres.  Il cherche quelque chose à nous reprocher, pas de bol, l’ampoule arrière vient de griller ! Il nous sort du tac au tac « qu’avec 20 bob, on pouvait résoudre le problème vite ». Il ne nous demande même pas les papiers rien… Je dis à Flo, qu’on s’en fou on peut dormir là mais Flo lui dit qu’on a une ampoule de rechange et qu’on peut remédier au « problème » tout de suite en la changeant sur place. Blasé, il nous laisse repartir. En soi 20 bob c’est vraiment rien (genre 2 euros) mais ça nous énerve. Je reviens toujours à la même comparaison, mais on avait entendu dire que les policiers colombiens étaient corrompus et c’est en Bolivie que ça nous arrive ! Je ne vous parle pas de toutes les voitures que nous avons croisées (avant ou après) sans feux ou pot d’échappement troué et même parfois, tu te demandes comment on peut autoriser  une voiture rouler toute accidentée.

Enfin bref, Welcome in Bolivia, sympa l’accueil. La Bolivie n’a pas très bonne réputation envers les touristes.

Nous arrêtons sur une place d’un village complètement déserte. La route va être longue pour descendre dans le sud à Sucre. Et nous avons eu malheureusement raison… on veut éviter à tout prix La Paz et passons par des routes secondaires. Autour de nous des carrières et des canyons artificiels. Nous prenons des routes boueuses ; pas le choix on ne va pas faire demi-tour. Pour faire bref, nous n’avons jamais vu autant de boue du séjour, les routes de Jardin et de Tatacoa, c’était rien à côté! Les pneus des camions creusent la boue encore plus profondément et on se retrouve à passer avec la voiture qui touche. Nous passons des mares d’eaux boueuses… On ferme bien sûr les fenêtres, on n’ a pas envie de se faire un masque de boue sur le visage. Je vous laisse imager l’état de Suzuki après ça ! On dirait qu’on revient d’un rallye de l’extrême. Y’a même des morceaux de briques collés à la boue sur et sous notre 4×4  On est des Warriors, rien de cassé et même pas enlisé ! Bon espère une route moins sportive maintenant !

 

 

Le paysage n’est pas beau, c’est sale et on a l’impression que c’est un nouveau pays : tout est en construction et pourtant tout est déjà abimé.

Réflexion du jour : Le sud du Pérou et le nord de la Colombie ont la même conduite, en fait ils ne savent tout simplement pas conduire. Le nord de la Bolivie est sale tandis que le sud particulièrement propre, du moins Sucre et sa région.

Enfin le sud! Nous arrivons dans la région du Quinoa. On en mangeait mais nous ne savions pas que ça ressemblait à des fleurs qui donnent des petites graines. Il y a plusieurs couleurs : rose, verte, jaune.

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Huanani, ville minière (à 3900m) que nous traversons. Nous nous arrêtons impressionnés ! Un pont relie la mine au village et voyons les mineurs qui rentrent chez eux. Au loin, on entend les explosifs. Un  mineur, qui travaille en tant qu’électricien dans la mine prend le temps de nous expliquer ce qu’il se passe là-bas : c’est une mine de métal, il nous dit que c’est un travail très dur mais sans se plaindre et on comprend bien qu’ils sont mal équipés. On lui dit de bien prendre soin de lui et reprenons la route en longeant la mine. De l’autre côté de la rivière, sur les collines, on voit des chariots tombés depuis les voies ferrées.

 

 

Le paysage devient très vert et rocheux, on est en Ecosse ; des jolis petits murets de pierres délimitent les champs et les terrains. Puis on s’enfonce entre les roches où tout tombe, on roule à gauche, c’est la F6, soit disant une « autoroute ».

 

Il n’y a plus d’essence dans les villes ! Il va falloir faire très attention, on se met en mode neutre dans les descentes. La route longe un rio rouge c’est très beau mais on ne s’attarde pas, les éboulements ont l’air fréquents ici. Même les maisons sont de pierres rouges, sans doute dû à la terre. Les ânes que nous croisons ont, eux aussi, des boucles d’oreilles avec des rubans de couleurs. On croise des troupeaux menés par les femmes qui portent dans leur dos des herbes ou des branches ; Et parfois elles tiennent un cochon en laisse 🙂

Les 150km derniers kilomètres ne sont plus goudronnés. On n’ a jamais vu autant d’éboulements, il y a même une déviation car il y a beaucoup de pierres sur la route, elle est impraticable! Les phares éclairent une phrase sur une grosse pierre (je la traduis) : Rendez-nous la mer !

Pourquoi la Bolivie déteste le Chili : la Bolivie n’a aucun accès à la mer,il en avait eu un par le Chili (sympa non ?!). Mais ils n’ont pas voulu en rester là : pourquoi ne pas attaquer le Chili, du coup le Chili a récupéré le bout de terre qu’il avait donné. Je fais simple mais en gros c’est ça.

 

Non mais c’est sûr c’est une route ? Il fait nuit (eh oui), il n’y a personne. Je pense, sincèrement, que d’ici 10 ou 15 ans la route devrait être finie. Oh, une rivière à traverser, surprise ! Maps.me est complétement perdu. Une autre rivière à traverser, ah des trous dans la rivière ! Tiens, un village et du goudron, incroyable. Je parle trop vite, pour arriver à Sucre c’est l’expédition ! On repère un endroit avec une superbe vue sur Sucre et on s’endort.

SUCRE

Nous arrivons tôt à Sucre et avec le réservoir vide. Première station essence et Flo se lance : il demande à un taxi (qui accepte tout de suite), de nous remplir les deux bidons de 20L de gasolina. Et à son retour, on le rembourse des 2 bidons (factures à l’appui) et un petit plus. C’est une astuce qu’on nous a conseillé de faire pour ne pas à avoir payer le prix international (8,87bob) contre 3,47bob, le prix des habitants. Un plein sinon nous reviendrait à un plein d’essence français…

Casa Verde : joli hôtel, très bon accueil, des douches chaudes (c’est toujours un bonheur) et une piscine. Nous gardons Suziki devant l’hôtel avec double protection, au volant et à la roue, de quoi dissuader !

Sucre, plus belle ville de la Bolivie. En plus d’être superbe, tout est très propre, on rêve 😀  Les bâtisses coloniales sont blanches et parfois à l’intérieur des patios, les églises ont de très belles sculptures. Les  portes en bois sont belles et imposantes, même les feux de circulation sont d’époque. Elle est inscrite à l’Unesco depuis 1991 et un contrôle strict de l’architecture lui permet d’être préservée. Les habitants semblent joyeux, aiment faire la fête et sont bienveillants envers nous. On fait ce qu’on préfère, se perdre (enfin c’est petit le centre-ville) dans la ville. Petit plus bien sympa, il y a pleins de cox.

 

On déjeune au marché central, des fleurs, des fruits, des légumes et de tout ! Au 2ème étage, les tables les unes à côté des autres, avec de différentes cuisinières proposant les mêmes plats dans des grosses marmites. Notre cuisinière était très gentille, elle a dû voir que nous étions curieux et nous a fait goûter de tout à la cuillère. Ca faisait longtemps, nous avons mangé un plat cuisiné en sauce et c’était très bon avec une soupe de mani (cacahuète, la spécialité), qu’elle nous offre. La nourriture est plus variée que dans le nord, il n’y a pas que du poulet et on n’est pas dans la fumée.

 

 

Après un bon déjeuner, nous cherchons un café, Flo en avait repéré un dans un temple de San Domingo. Une belle surprise, puisque nous montons sur le toit de l’Eglise. Un instant extraordinaire, nous marchons sur le toit tous les deux et admirons les toits de Sucre.

 

A Sucre, ça nous a surpris, il y a beaucoup d’enfants, de jeunes. Leurs collèges ou universités ? Tout simplement les anciens couvents dont la belle université de San Francisco Xavier que nous avons visitée.

 

 

IMG_2896Bonnes adresses pour manger : la pizzeria Napolitana où la pancarte des toilettes représente la femme Bolivienne [avec son jupon jusqu’au genou,ce qui fait qu’elle parait toujours être plus grosse, alors qu’en fait elle a des jambes fines] et le Negro Café où on mange des délicieux empanadas et des pâtisseries. Sucre porte bien son nom !

 

C’est à Sucre qu’a été déclarée l’indépendance. Grâce … Bolivar ! Depuis le temps qu’on en parle je vais quand même vous faire un petit topo : né en 1783 à Caracas (au Venezuela) de parents basques. Envoyé à 15ans en Espagne et en France, il s’est inspiré des idées progressistes de Rousseau et Voltaire qui changeront sa vie et celle de l’Amérique du sud. En 1802, il épouse une espagnole qui meurt à Caracas de la fièvre jaune quelques mois plus tard. Il ne se remaria jamais. Il alla en France où il rencontra les meneurs de la Révolution Française et aux USA. Il rentre en 1807, au moment où le mécontentement à l’égard du régime espagnol est au plus fort. Une guerre longue commence, à sa tête Simon Bolivar, qui enchaîne les victoires. L’indépendance en Colombie (1819), puis le Vénézuela (1821), l’Equateur (1822), le Pérou (1824) et en 1825 la déclaration de l’indépendance de l’Alto Pérù qui devient Bolivia (nom de son libérateur).  L’Argentine, elle, fut libérée par San Martin en 1822. Mais le rêve de Bolivar était de créer un état unifié, il perdit alors de son influence. Son pays de coeur, la Colombie se désagrégea après une tentative d’assassinat.  Il démissionna, sans force et malade. Bolivar fut banni de son pays natal et son plus proche ami, Antonio José de Sucre assassiné en Colombie. Il apprit ses 2 nouvelles sur un bateau l’amenant en France. Déprimé, malade, un ami  espagnol le recueillit à Santa Marta, en Colombie. Il mourut le 17 décembre 1830, avec à son chevet un prêtre, un médecin et quelques officiers. Son ami, Joaquin de Mier donna une de ses chemises car Bolivar ne possédait plus rien, pour l’habiller. C’est ainsi que mourût l’un des hommes les plus importants d’Amérique du sud. A la fin de son journal il écrit : « Mon nom est désormais entré dans l’Histoire. Elle me rendra justice ». Il a eu raison !

 

 

SUCRE-POTOSI

Des chiens, des chiens partout, ils nous regardent passer !  Les péages, désespérant : soit tu prends ton ticket après avoir payé et au cabanon d’après tu dois faire valider ton ticket sur ta feuille de douane ; ou tu descends de ta voiture (merci, les embouteillages)  tu payes à un premier guichet et ensuite tu vas faire encore valider par les policiers. Super Organisation !

C’est une belle région, on se croirait un peu dans le sud de la France, les cactus en plus. Il y a des belles maisons cachées dans les arbres.

La nuit, comme de jour, les boliviens (même des enfants) nous font signe pour qu’on les prenne en voiture ; c’est normal ici. La nuit, pour se faire voir, ce qui surprend un peu (oui quand on est vraiment dans le noir), ils font de la lumière avec leur téléphone ou une lampe torche au dernier moment.

 POTOSI

Nous arrivons sous des éclairs roses et avec un ciel noir qui recouvre le ciel qui était jaune par le soleil. Assez impressionnant ! La première pensée qui nous vient en arrivant est que Sucre était bien une exception : ici, c’est sale et moche !

Mais on ne dort pas dans Potosi : On continue à grimper en prenant une route caillouteuse. Il fait nuit, nous nous trouvons au bord d’un lac à 4300m, au loin une montagne illuminée. On a hâte de voir le paysage demain matin, ça à l’air très beau. Le réveil est  superbe ! Je regarde par la fenêtre, il y a le lac et à nos pieds, par la fenêtre arrière la vue  sur la montagne où il y a la mine. Les seules personnes que nous voyons, sont quelques mineurs qui nous disent bonjours et les lamas. L’endroit était difficile d’accès (surtout de nuit) mais ça vaut le coup.

 

En fait, le petit  centre-ville de Potosi, vaut le détour pour son architecture coloniale et on prend le temps de comprendre son lourd passé et son pénible quotidien qui perdure aujourd’hui. On peut imaginer la richesse d’antan de Potosi, la cité était alors la plus grande et la riche des Amériques. C’est en 1545, que les conquistadors ont trouvé (via un Inca) leur cité d’or : un mont rempli d’argent « Potojsi », qu’ils ont exploité pour financer l’empire Espagnol, après avoir faits des mi. Mais aujourd’hui encore, le fer, l’étain et le plomb sont extraits et toujours dans d’horribles conditions. C’est l’une des régions les plus pauvres de Bolivie, la richesse d’antan faisant toujours rêver…

La ville bolivienne de Potosi, au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, a été déclarée site en péril par l’organisation le 17 juin, en raison des « activités minières incessantes et incontrôlées » du Cerro Rico. Voilà un lien qui reflète bien la réalité même aujourd’hui : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/bolivie-la-montagne-d-argent-de-potosi-s-affaisse-mais-brille-encore-21-10-2010-1118599.php

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Imaginez-vous (en fait, non) travailler à 4200m d’altitude avec une température à 46 degrés, être exposés à des produits chimiques (silice, amiante), gaz nocifs avec des outils précaires. Ils se servent d’explosifs qu’ils achètent au marché. Un métier plus que risqué ! Ils vénèrent le dieu Tata Kaj’chu avant de descendre dans les mines et Pachamama (la Terre-Mère). Il y a beaucoup de superstitions et de rituels. Voilà pourquoi, nous ne visiterons pas les mines, voir les mineurs souffrir et descendre dans des galeries escarpées et avoir du mal à respirer, ramper , avoir pour seul éclairage une lampe à pétrole et être exposés à tant de produits dangereux, non !

Nous déjeunons au superbe La Plata, à l’ambiance coloniale située sur la belle place. Et nous prenons un submarino (connait pas !), c’est en fait du lait chaud, avec une barre de chocolat qu’on laisse fondre dans notre tasse.

 

Avant de repartir, il faut remettre de l’essence : gros point noir de la Bolivie. Alors c’est reparti pour un marathon : Flo se lance. Tout le monde nous dit non, ils disent que c’est interdit ; Les caméras sont partout à Potosi, c’est très surveillé, on nous explique que l’essence mit dans les bidons est contrôlé pour limiter la contre bande. Flo arrive à nous trouver, un taxi qui accepte : il photocopie ses licences de taxi et permis (c’est pas du tout compliqué ^^), nous remplit 8L dans un 1er bidon de 20 et 13L dans le 2ème, en changeant de station-service ! Et bien entendu, chaque station-service a une longue file d’attente.

LA ROUTE

Nous dormons dans une magnifique vallée à la terre rouge et aux énormes cactus (nouvelle variété), nous nous attardons ici un peu ce matin. Des paysages comme ça on ne voudrait jamais y partir (euh je me répète ?!). Flo immortalise ce beau paysage (avec moi aussi, en pleine vaisselle, youpi !).

 

 

On reprend la route vers Uyuni, on est captivé par le paysage et les lamas, une mouche pourrait voler dans la voiture qu’on l’entendrait. On s’arrête de temps en temps et pour voir les petits lamas jouer, c’est un vrai bonheur. J’aime les lamas ❤

 

Même les montagnes nous surprennent avec les couleurs violettes, vertes… Alors que le climat est aride des fleurs jaunes poussent [on pourrait se croire à Atacama ❤ et au loin, qui flashent, les champs de quinoa (rouge et jaune). La terre reste rouge et la pluie crée des formes sur les montagnes comme des fissures. Nous traversons quelques villages qui nous semblent vident… Les panneaux de signalisations nous indiquent la présence de : lamas, vicunas et… d’autruches (encore comme à Atacama). Nous sommes à 10km d’Uyuni, au loin une étendu blanche : le salar.

 

 

UYUNI, la ville du désert

Nous y voilà, j’ai un peu d’appréhension : on m’a fait tellement d’éloges sur le salar que j’ai peur d’être déçue. Le panneau d’Uyuni est rempli d’autocollants de voyageurs, puis la route goudronnée se transforme en poussière. A partir d’ici plus de route goudronnée, les feux de signalements ne fonctionnent plus, place au néant, au chaos. On respire du sable et de la poussière.

 

 

Vous croyez qu’on déteste ? eh bien non, Uyuni est une ville qui est active. Tout le monde se connait, on se sourit, on se débrouille avec ce qu’il y a (et ils y arrivent bien). On aime l’atmosphère de cette ville : le va et vient des 4X4 qui vont dans le désert avec les bidons d’essence sur le toit, l’harmonie entre le désert et les habitants ; bien sûr il ne faut pas rester dans « LA » rue touristique. Mais ayant notre voiture cela nous a permis d’aller un peu plus loin : en fait c’est une ville assez propre, les maisons sont entretenues (je ne veux pas dire belles), il y a même un ancien théâtre Art Déco et quelques bâtisses formidables ; La voie de chemin de fer traverse la ville et va au Chile. Le Dakar Argentine-Bolivie, est passé ici en 2014 et 2016, comment je le sais ? C’est peint partout sur les maisons J et ils reviennent cette année.  Autour d’Uyuni ? Rien, les routes continuent et semblent se perdre dans le désert. C’est comme une invitation à y aller : comme si on était aspiré vers le bout de ces routes et où on ne sait pas ce qui nous attend derrière!

A Uyuni, dès que le soleil disparait il fait froid et les nuits sont glaciales, on est quand même à 3669m d’altitude. Uyuni détiendrait le plus grand gisement de lithium au monde qui se trouve sous un lac salé voisin, soit environ 40%, un énorme potentiel économique pour le pays.  Je n’ose pas imaginer le Salar dans quelques années…

Puisqu’on veut partir 3jours dans le Salar et le Sud de Lipez, nous cherchons une agence. Il est fortement recommandé de ne pas y aller seul (dans le Salar), il n’y a pas de route et on connait quelqu’un qui a cassé sa voiture là-bas… On tient à notre Suzuki ! Comment trouver une agence ? Ioverlander bien sûr ! On part chez Emilio, qui nous réserve deux places avec l’agence Betto Tours pour le lendemain matin, il nous autorise à laisser Suzuki chez lui pendant notre absence et, cerise sur le gâteau, nos 2 bidons de 40L d’essence remplis à notre retour! Yallah !

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Dîner sympa chez Lliphi, avec salade de quinoa et flan de quinoa, c’est la spécialité, on en profite !

 

Et nous partons en dehors de la ville, dormir au fameux cimetière de trains. Il y a 2-3 voitures qui ont fait le même choix que nous (merci qui ?). C’est un endroit idéal pour dormir et très sympa. On se réveille vers 8h30 avant que  les touristes n’arrivent. C’est la première étape avant de visiter le Salar. Nous en profitons pour avoir ce lieu rien que pour nous 😀

Nous sommes le 25 mars : JOYEUX ANNIVERSAIRE A NOTRE PIERROT ❤

Bisou Suzuki, Emilio nous amène à l’agence à 10h. On sera 6, on espère très fort qu’il va y IMG_2983avoir une bonne ambiance, 3 jours 24h/24 ensemble: on devient associable, à voyager en solo héhé ! Et c’est avec Myriam d’Allemagne (la rieuse), Jonathan d’Israël (le DJ et le chanteur, qui sort de son service militaire), Lili (anti-internet et qui veut voyager) & Dodo (la rigolote, joueuse en compet’ de freezbe) Canadiennes d’origines Chinoises que nous partons : un super groupe, ambiance et rigolades assurés ! Nous partons acheter de l’eau et quelques petits trucs à grignoter pour ces 3 jours. Eusevio conduira pendant ces 3 jours, Bolivien adorable, bienveillant et qui gentiment nous a laissé mettre notre musique pendant 3 jours dans le 4X4.

 

Cemeterio de trenes : Eusevio nous laisse pour aller chercher le ravitaillement (en gros nous nourrir) pendant ces 3 jours. Nous restons un peu à l’écart avec Flo surpris par tant de monde, alors qu’il n’y avait personnes quelques heures avant.

 

 

Un petit arrêt pour ceux qui veulent au Museo de la llama y sal. J’ai appris quelques petites choses intéressantes : Tout d’abord il y a 4 espèces de Camélidés Andins (tiens un nouveau mot !).L’Alpaga, espèce du vicungna, on apprécie sa laine – Guanaco, espèce du Lama, plus rares au pelage brun – Lama, plus grand, plus robuste, laine moins délicate – Vigogne, Vicugna , délicates aux couleurs fauve, sa laine est très recherchée ce qui a failli amener cette espèce en voie d’extinction mais un programme lui a permis de survivre.

 

Les lamas sont des animaux affectueux, qui ne détruisent pas la nature et très propres, ils font leurs besoins toujours au même endroit. La femelle est en gestation 11 mois, d’un seul bébé. Le Lama en moyenne pèse 40kg. Ils sont parfois utilisés pour des offrandes ou pour des  rituels comme celui où on leur accroche des fleurs de laine de couleurs, aux oreilles et au cou. Ce Rituel se fait chaque année pour remercier Pachamama et les lamas des services rendus.

Le musée parle du sel (bien évidemment), principale ressource du Village voisin : Colchani. Le sel est utilisé de 4 façons : pour la consommation, en gros sel, artisanat en sel et constructions de blocs de sel (notamment pour les maisons).

 

Salar d’Uyuni  ❤

Défini par tout voyageur comme extraordinaire, est bien EXTRAORDINAIRE ! Tout d’abord un petit topo : c’est le plus grand désert de sel au monde à 3653 m d’altitude et qui s’étend sur 12 106km. Nous arrivons entre deux saisons : une partie du salar est d’un blanc extrême et l’autre détient un peu (parfois beaucoup) d’eau, ce qui permet  aux nuages de s’y refléter parfaitement, avec un ciel bleu magnifique.

 

 

Le 4×4 se lance dans l’eau salée, qui peut cacher de gros trous et pas mal de profondeur. C’est assez amusant de rouler ainsi et surréaliste. On fait un premier arrêt : le Dakar a dû (encore) passé par là, il y a une grande statue à leur effigie. Puis au milieu du Salar, un restaurant de sel (un peu touristique) mais c’est sympa où Eusevio nous prépare à déjeuner pendant que nous admirons l’étendu du Salar autour de nous. Juste à côté, des dizaines de drapeaux, j’ai bien cherché on a trouvé que le drapeau breton !

 

 

On roule, j’ai les yeux écarquillés et je crois bien que Flo aussi. On s’éloigne, je ne sais pas comment fait Eusevio pour se repérer ! Seuls, nous descendons du 4×4 et tous les 6 on a commencé à se prendre en photo avec des différentes perspectives ^^ On est si bien, comment ne pas l’être ? On en profite, être ici c’est magique ! Parfois je vois des trous dans la couche de sel et aperçoit l’eau du lac en-dessous ; On oublierait presque que c’est un lac ! Il n’y a que deux couleurs, enfin trois : du blanc, du bleu et le rouge de notre 4×4. On ne voit pas le temps passer… d’autres merveilles pourtant nous attendent demain !

 

 

 

 

 

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Nous dormons dans un hôtel tout en sel ; les briques sont en sel, les lits, les tabourets, les tables pour manger… Et nous passons la soirée à jouer au Yaniv (à jouer absolument à notre retour !), un jeu de cartes Israélien.

 

 

 

Désert d’Uyuni

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Au milieu du désert, la voie de chemin de fer : d’un côté Uyuni et de l’autre on va au Chile. On roule, avec de fréquents arrêts pour admirer pleinement. Au loin les montagnes et les volcans enneigés qui nous séparent du Chile.

 

Les pierres de laves devenus rouges, ont toutes des formes différentes, je me laisse à imaginer des animaux, des formes…

 

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Des centaines de petites taches roses au loin dans le bleu des lagunes : des flamingo ❤  Je ne sais plus si je vous avais parlé des bruits qu’ils font, c’est si mignon ! Je ne peux pas mettre de vidéos ici, mais regardez sur youtube. On ne les avait jamais vus d’aussi près. Voilà quelques photos qui me laissent bien rêveuse…

 

Nous traversons le désert de sables, on tombe en panne ! Une petite photo rigolote pour vous laisser un aperçu du on se débrouille comme on peut ! Impossible de redémarrer mais on ne perd pas notre bonne humeur : après tout j’ai une grande couverture, on a de l’eau et de vivres !  Au loin deux 4×4 nous aperçoivent et font demi-tour, on les remercie bien. C’est reparti !J’ai découvert (sisi) qu’il y avait une bouteille d’eau sous le capot… wtf ? euh…

 

L’un des plus beaux moments a été la rencontre avec ce renard, qui, je pense, a été aussi étonné que nous de cette rencontre! Je pense que la photo en dit long sur ce moment…

 

Un peu moins impressionnant : des chinchillas, peu effrayés par nous. Nous nous arrêtons au fameux Arbol de Piedra, plus beau en photo qu’en vrai. Sans doute dû aux nombreux touristes…

 

Nous arrivons à la Laguna Colorada, c’est ici que nous dormirons. Nous partons nous promener tous les 6, la laguna est rouge, nous n’avions jamais vu de lagunes colorées. Pour mieux l’admirer nous montons sur les rocher, il fait froid, on se sert tous les 6. C’est si beau… la lagune est immense et les flamingos présents !  Le soleil se couche, il fait glacial, du thé et du café nous attendent pour nous réchauffer. Nous dormons ce soir dans la même chambre après un Yaniv et une « berceuse » de Jonathan sur un air de Taylor Swift 😉

 

Debout matinale : hop hop en voiture à 5h ! Eusevio est ravi, on est à l’heure. Il fait encore nuit quand nous arrivons aux Geysers. Ça fait un peu blasé mais je préfère tellement ceux d’Islande. Ça reste tout de même impressionnant avec toute cette fumée ; il faut faire bien attention où on met les pieds.

 

Et nous reprenons le 4×4 pour une baignade au grand frais dans les bassins d’eaux chaudes naturelles!

 

 

La Vallée des Rocas : La terre est orange, les formations faites par l’érosion est surprenante. Dont une qui lui a valu le nom de Coupe du monde. On est tranquille, bien plus qu’au fameux Arbol del piedra, Dodo, Flo et moi partons se promener. C’est très tentant de vouloir voir toujours plus !

 

Et pour notre plus grand plaisir, Eusevio nous amène toujours dans des endroits aussi beaux les uns que les autres : on grimpe, on admire la roche, les lamas…

 

La laguna Verde n’étant pas verte à cette saison, Eusevio décide de nous amener à la Laguna Negra. On marche dans la pampa et après 15min on découvre une lagune superbe entourée de pierres volcaniques en cheminées formant un immense labyrinthe. Il y a des canards, des lamas, des chevaux. Et puisque je veux voir toujours plus, je monte le plus haut possible pour voir l’horizon. On dirait que l’on pourrait presque marcher sur les cheminées (bien trop hautes) vue d’en haut. Doris me rejoint et nous passons un bon moment toutes les deux. Nous revenons au 4×4 et croisons un troupeau de lamas, c’est toujours autant de satisfaction de les voir !

 

Il est 18h, après avoir passé 3 jours ensemble 24h/24 ensemble, l’au revoir est difficile. De notre côté nous partons récupéré Suzu, chez Emilio qui vient nous chercher (trop gentil !). Nous retournons dormir au cimetière (des trains), on aime bien ce spot ! Au réveil, nous faisons une ballade et cette fois ci sans personnes 😀

 

J’avais une appréhension ? Oubliée ! Le Salar et le sud de Lipez sont d’une beauté indescriptible.

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Après un bon nettoyage de Suzuki, qui en fait ne servira à rien vu les prochaines routes… nous quittons Uyuni  le 28 mars, en fin de journée ;  la couleur du ciel est si belle, ce qui rend Uyuni encore plus mystique…

 

 

EN ROUTE VERS L’ARGENTINE

Nous prenons la route en fin de journée, 304km nous sépare de la frontière. Au début ça va, la route est en travaux (on a l’habitude) et on nous indique (certain on doit les deviner) les « desvio ». Jusqu’à un village, Atocha, où on se retrouve face à : une fin de route ! Ce n’est pas grave, on va essayer de trouver nous-même la déviation… dans le noir ! C’est parti ! On repère une route sur maps.me : on a pas le choix on y va ! On se retrouve sur une route en gravier-terre qui monte, qui monte avec le village en contre-bas, je roule lentement et en pleins phares. Enfin arrivés en haut, ben, il n’y a plus rien ! Mais plus de pistes du tout ; et pas possible de redescendre, une route comme celle-ci : trop pentue, glissante à cause des graviers et pas sécurisée, non je ne veux pas ! On roule sans trop savoir où aller : dès qu’on aperçoit un sablant de chemin, on le prend et c’est toujours la même fin, ça s’arrête. Je propose à Flo qu’on s’arrête ici pour dormir et demain on verra plus clair 😉 Mais Flo me dit qu’il a repéré un chemin après la montée… oui mais en fait on ne sait même plus d’où on vient, tout se ressemble. Je ne sais pas comment on a fait, peut-être à force d’aller dans tous les sens mais Flo la repére ! On essaye, c’est bon ! Au bout d’une dizaine de kilomètre elle rejoint la route principale.

Plus d’obstacles, go go go ! Bon en fait, on s’arrête un peu plus loin, prêt d’une rivière pour dormir. Réveil de bons matin avec à côté de nous une maman cochon avec ses petits.

On continue, la route est magnifique, on se croirait dans un western, les cactus sont devenus énormes, jamais vu ça !

Il y a des montagnes colorées et les quelques villages que nous traversons font de la publicité pour le Dakar.

Lors d’un tronçon de route en travaux, nous rencontrons des lamas. En plein milieu de la route, pas stressés, ils se mettent à marcher à coté de nous. Sur la route, aucunes poubelles, ici tout est propre et beau, des panneaux indiquent qu’il faut faire attention à l’environnement. Le Sud de la Bolivie se sent plus concerné par sa nature 🙂

LA FRONTIERE BOLIVIENE :

Ce que je retiens de cette dernière ville, c’est le nombre de quantité de feuilles de cocas qu’ils vendent, il y en a partout ! La ville est moche, même pas besoin de tampon de sortie sur notre passeport, uniquement pour notre 4×4.

Différent du nord, le sud de la Bolivie a été une découverte merveilleuse  ❤

Tchao les lamas ❤

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