COLOMBIA, Hola Chicos Bienvenidos!

C’est dans une enceinte protégée par des grilles que nous passons à l’immigration, rien de plus facile on donne notre passeport et notre profession. Tampon et Welcome in Colombia.

C’était trop beau pour que ça soit si simple. La douane, on tombe sur un gros c**, qui veut sans doute un bakchich.  Il est plus de 23h, on va dans son bureau. Il nous dit que notre assurance n’est pas valable, ici. Mais oui bien sûr et pourquoi c’est marqué « AMERICASUR » ? Je reste avec lui dans son bureau pendant que Florent et un homme de la sécurité (lui, très sympa) font le tour de la voiture. Épuisés, c’est à 12am qu’on entre enfin en Colombie après avoir tenu tête au douanier !

On ne veut pas dormir près de la frontière, on roule une bonne heure pour se trouver un endroit au calme. Réveil le matin avec le chant de coq et une superbe vue. On est en Colombie, alors c’est parti pour écouter la B.O de Narcos, Pablo Escobar 😀

En fait, nous n’allons pas très loin, puisqu’un motard nous fais signe : pneus arrière gauche à plat… Demi-tour, direction le petit garage près de là où nous dormions où un très gentil monsieur nous a regonflé le pneu, gratuitement.

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On prend la Panaméricaine, il est tôt devant nous un éboulement vient de se faire, sans doute par la pluie de cette nuit. On continue, la conduite est pareil que celle de l’Équateur, joie !

 

 

 

Le paysage est magnifique, pour faire simple je dirais que c’est un  mix de végétation qui rassemble aux 5 pays traversés. Les villages sont petits mais animés avec des petites maisons colorées et la population est majoritairement noire, il y a un côté très exotique, on adore ! Sur des centaines de kilomètres les arbres surplombent la route, qui forme quasiment un tunnel. Des herbes tombent des arbres donnant une impression d’être en Louisiane. Beaucoup de fleurs colorées, ça sent l’herbe coupé. Pleins de pancartes de noms inconnus nous intriguent, on s’arrête donc pour essayer un «jugo de  Borojo ». Une petite maisonnette bien emménagée,  avec pleins de fleurs et de plantes comme tant d’autres maisons d’ailleurs. Le Borojo, ah.. Ben on n’en reprendra pas ! C’est du jus d’orange avec une espèce de liqueur, c’est euh pas très bon..

 

A part ce petit « incident » gustatif, nous sommes sous le charme de la Colombie. Même les pièces de monnaies sont belles (tortues, palmiers, grenouilles). La population du pays à l’air très cosmopolite, comme à Rio.

La Police est partout est dans ce pays, ils ont les pleins pouvoirs !

 

POPAYAN

Après cette superbe route, nous arrivons dans cette très jolie ville.  Elle est appelée la cité blanche et est la 2ème ville la plus jolie de Colombie. Fondée en 1537, un climat tempéré, de riches familles vinrent s’installer pour y bâtir de belles demeures, des églises… Aujourd’hui Popayan est une ville qui accueille beaucoup d’étudiants, nous avons pu rentrer dans la très belle université de droit. Le centre historique est très bien conservé. La  gentillesse des Colombiens est aussi présente ici : les voitures nous laissent passer, on nous fait des grands sourire, des pouces en l’air !

 

 

Il y a tellement de choses nouvelles à gouter qu’on se « jette » sur les vendeurs ambulants 😉 pate de maïs fourré de jambon et on peut rajouter par exemple du miel, obleas con arequipe (gaufres fines nappées de confiture de lait, de fromage et de sucre fondu), un délice (et très apprécié, une dame nous dit que c’est  très bon en en prenant un aussi)! La grande place est piétonne avec un petit parc au milieu où il y a toujours les décos de Noël, la Cathédral blanche la domine. Et là surprise, une femme avec une brouette vend des Mangusta, des petits fruits que nous avions découverts au Sri Lanka et que nous adoooorons.

 

Comme vous avez pu le constater manger est important pour nous, avant de quitter Popayan un arrêt au réputé café Mora Castilla ; succulent granité à la mure avec des tamales (petits beignets de mais en forme de croissants) et une purée de maïs enveloppée dans une feuille de bananier.  On se régale.

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SILVIA

1h30 au lieu de 40 min, merci qui ? Maps.me.  La fin des 15km s’est transformé non même pas en une  piste mais en un chemin caillouteux. On roule à 20km/h, il fait nuit, on hésite à faire demi-tour ! Bien sûr on ne croise personne sauf une moto. Espérons que nous n’allons pas crever. A quelques kilomètres de Silvia, le long de la route on aperçoit de belles et grandes haciendas. Le début du chemin est en travaux donc les prochains seront plus chanceux.

Silvia, nichée dans la montagne, est le territoire des Indiens Guambianos. Le mardi, jour de marché, tous viennent à Sylvia pour vendre ou acheter des produits (munis d’énormes sacs blancs pour tout y mettre). Femme comme homme portent une jupe avec une cape et un chapeau. La femme porte en plus des perles.

 

 

Le marché est riche en fruits, légumes, épices… Des briques de sucre (fait à partir de canne à sucre), légumes roses ( ??), jus de maracuja (fruits de la passion), des gris-gris…   Nous achetons de quoi nous régaler pour quelques repas : pains de maïs, avocats, bananes (difficile de choisir il y en a de toutes sortes !), crème de café artisanale. Et nous prenons notre petit-déjeuner parmi l’un des quelques stands, un café au lait avec quelques spécialités frits. On nous sourit toujours autant et un gentil boucher me fait un pouce de la main 😀 on vient nous parler aussi et même parfois en français.

 

 

J’ai juste eu un miséreux incident avec l’une d’autres eux qui ne voulait pas être prise en photo : j’ai eu le droit à une jetée de légumes (je me suis un peu énervée, surtout que je ne la prenais pas elle directement) ; on en rit avec Flo après car la photo en est marrante (vous verrez les légumes qui volent vers moi).

 

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Autour de la place, des Chivas, bus locaux traditionnels colorés qui transportent personnes et marchandises à l’intérieur et sur le toit, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un centimètre de libre.

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Par hasard nous croisons un couple de suisse  avec qui nous avions échangé quelques mots au passage de la frontière Colombienne. On s’échange nos WhatsApp pour essayer de se revoir prochainement, ils remontent aussi vers le nord (en bus). Nous faisons aussi la connaissance de Kika, une marocaine, partie pour 3ans avec ses enfants et son mari en Amérique du sud, en camping-car. Ils sont tombés amoureux de la Colombie (nous aussi) et sont à Sylvia depuis 3mois. Nous quittons cette belle vallée,  avec de belles vues depuis cette fois ci, une vraie route.

 

PANAMERICANA

Nous ne nous arrêtons pas à Cali, c’est une ville très dynamique la nuit pour ses boites de nuits et clubs de salsa, pas du tout pour nous quoi ! Et des embouteillages monstres !  On la contourne donc. Une centaine de kilomètres sur une route agréable et au paysage qui nous laisse sans voix avec à la radio des chansons entrainantes. Comme sur la précédente route, la végétation rappelle celle de la Louisiane, nous longeons les champs de cannes à sucres où les colombiens travaillent. Des chevaux tirant une charrette, des motos et surtout beaucoup de vélos (des jeunes et moins jeunes) ; La vie parait si douce ici…

Des chemins à droites, à gauches mènent à des jolies maisons de pleins pieds toujours colorées et avec  une terrasse qui l’entoure où est mis plantes, fauteuils… Il y a aussi beaucoup de bananiers. Nous prenons un petit chemin pour grignoter tranquille entre les champs de cannes à sucre.

 

 

Au menu : jus de fruits de la passion et mangustas. A pieds, en scout ou en vélos tous nous saluent gentiment 🙂  Nous faisons aussi la rencontre d’un petit chat perdu dans les immense cannes à sucres, qu’on aurait bien prit avec nous…

 

 

Il fait nuit, on s’arrête à un camping « Sirena » trouvé par hasard sur la route. Joshua nous accueille chaleureusement, il a ouvert son camping récemment dans le jardin de sa maison qu’il a bâti lui-même.  Le matin nous nous réveillons en voyant sur le buisson à coté 2 colibris entrain de butiner, le bonheur ! Joshua, qui parle français, a fait deux fois le tour de l’Amérique du Sud, c’est un homme très intéressant et qui nous fait découvrir son jardin avec ses fleurs, ses arbres, ses bambous, ses arbres fruitiers dont des mangustiers, son fruit préféré (aussi). Cet arbre met 8 ans pour donner ses premiers fruits, mais ça vaut la peine ! Avant de partir pour rejoindre Salento (10km), nous devons sortir le 4X4 de la boue et Joshua nous tracte, en moins d’une minute c’est bon !

 

 

ZONA CAFETERIA

Salento

Une des plus anciennes villes de la région de Quindio, elle se trouve dans des montagnes verdoyantes et à proximité de la vallée de COCORA.  L’architecture est très belle, il y a de belles vues qui embrase les montagnes avec les plantations de café.

 

 

Nous prenons deux nuits à « The Plantation House » un peu à l’écart de la ville, et notre chambre donne sur la végétation. 2 jours pour découvrir les alentours.

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Découverte de la ville : rues pavées,  maisons colorées avec des balcons, un saumon gratiné à l’ail mangé sur la place (élevage de saumon dans la région) et sans oublier un bon café dans une maison traditionnelle qui nous fait voyager dans le temps. Et pleins d’autres d’ailleurs (et même du gâteau au café!) 🙂

 

 

Les hommes portent souvent des ponchos et un chapeau de cow-boy. Il y a aussi pas mal de chiens, parfois avec un jolie nœud papillon et sont choyés.

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Les Puppies de notre Plantation House

 

Visite de la Finca Don Eduardo :

C’est le matin et chaussés de bottes que nous partons découvrir la Finca Bio d’Eduardo.  Samantha, sa 3ème fille nous amène à la plantation de café. Nous avons de la chance nous sommes un petit groupe de 4. C’est ainsi que nous arrivons à l’entrée de la Finca Eduardo qui nous offre une vue époustouflante sur la vallée et la Finca.

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Samantha nous montre la fleur qui fanera pour pouvoir donner des grains de café. Nous voyons les processus un à un : les récoltes (on parle d’une finca bio donc à petite échelle) se font en oct-nov et avril-mai quand le café sur l’arbre est rouge. Une fois récolté on enlève « la peau » du café et une deuxième par une machine actionné manuellement, Le tout est rincé pour ensuite être séché. Bien sûr je parle d’une production à petite échelle !

 

 

 

Etape cuisine 😉 les grains sont mis dans une marmite, on remue jusqu’à ce qu’on obtienne un grain plus ou moins foncé.  Si on veut faire du light, medium ou strong, ce dernier prendra plus de temps à être sur le feu  pour que  le café brunisse. Si vous saviez comme ça sent si bon !!! Ensuite Florent nous moud les grains pour qu’on puisse déguster ce merveilleux café. Un moment qu’on n’oubliera pas.

 

 

 

A savoir que la plupart des  Fincas produisent pour vendre à des groupes comme Nespresso. Chez nous, le café est le mélange de différentes Finca. 90% des Fincas sont de petites tailles.

En plus du café, des bananiers il y a des champs d’ananas, de lulas (un fruit rond que je ne serais décrire en gout !), des bambous gigantesques utilisés pour des constructions. En parlant des bambous ils sont uniquement coupés quand ce n’est pas la pleine lune sinon ils sont remplis d’eau, bizarre hein ?

 

 

Le Caféier pousse lentement d’où souvent leur petite taille. La Finca Eduardo n’utilise pas d’insecticide alors pour palier à l’éventuelle destruction de la récolte en plus des bananiers (plantés dans toute les Fincas, plus ou moins espacés) des arbres de tabac sont également plantés. Ils coupent l’herbe à la machette (!) pour faire de l’engrais ou protéger des insectes.

Il est seulement produit de l’Arabica en Colombie : le « bon » café est vendu et le « mauvais » est bu par les colombiens. Le « mauvais » : c’est-à-dire les grains qui flottent à la surface de l’eau lors du rinçage.

Concernant la consommation du café, ils boivent ce qu‘on appelle « le café Tinto», c’est-à-dire tout simplement un filtre, du café et de l’eau chaude versé par-dessus.

 

IMG_9754Pour la petite histoire Eduardo s’appelle en réalité Timoté Eduardo venu il y a 15ans s’installer définitivement pour vivre du tourisme autour de sa Finca qu’il voulait Bio, comme à l’ancienne et donc moins rentable. Anglais et vivant à Londres, passionné de café, pour mieux passer inaperçue et être mieux accepté il ne garde alors que son deuxième prénom.  Nous l’apercevons le lendemain, un monsieur avec un chapeau, nous le voyons très bien dans sa plantation de café et expliquer sa passion qu’il a d’ailleurs transmis à ses deux dernières filles.

 

 

 

VALLEE COCORA

Cette vallée permet de faire de belles randonnés pour débutant ou grand sportif en offrant un paysage captivant et est particulièrement connu car c’est ici que l’on trouve le plus grand palmier du Monde (60m de hauteur), il est l’emblème de la Colombie.

Puisque nous avons Suziki, nous avons la chance de ne pas partir entassé dans un Willys et faire la randonnée avec d’autres gringos.

La randonnée dure en tout 5heures. Chaussures de rando nécessaire ! La première partie commence par une traversée dans les champs, au loin un avant-gout des beaux palmiers de cire qui se dressent vers le ciel. Puis c’est parti pour s’enfoncer dans la forêt, la végétation me fait penser à celle du Brésil (enfin de Rio, quoi), nous regardons plus en l’air que là où nous mettons nos pieds. Il y a quasiment personnes et c’est seuls que nous randonnons en écoutant le bruit des Rio et des arbres. Je ne me lasse pas de cette végétation qui est un bonheur à voir! Nous traversons des ponts suspendus et grimpons sur des troncs d’arbres permettant de rejoindre l’autre rive, une aventure ! A peine ais je eu le temps de dire à Flo que la rando était facile que les choses se compliquent ! ça commence à grimper et là la rando du Macchu Picchu me revient à l’esprit comme un cauchemar ! Non non ça ne sera jamais aussi dur !!! Allé je n’y pense pas et c’est les crampons pleins de boue que je me motive à atteindre … La CASA de los COLIBRIS !

 

La Casa de los Colibris : la récompense ! Un havre de paix, un paradis où se trouvent ses minuscules oiseaux hyperactifs. Quand ils volent, on ne peut s’empêcher de penser au bruit d’un avion [celui rencontré en Amazonie était bien plus gros et faisait le bruit plutôt d’un avion de chasse]. Comment un si petit oiseau peut voler aussi vite ? C’est tellement fascinant et il y en a de plusieurs couleurs.  Une maison en bois accueille les randonneurs avec un chocolat et du queso (sisi) et c’est ainsi qu’on reste plus d’une heure à contempler ce magnifique ballet des Colibris qui viennent boire de l’eau sucrée.

 

C’est plein de courage que nous continuons la rando. Je ne parle plus : je marche lentement mais surement avec une respiration régulière : une montée non pire une pente ! Les doigts dans le nez  j’arrive au sommet et dans la brume! La descente nous amène « au bosquet des Palmas  de Cera » (palmiers de cire) dans les collines embrumées, que c’est beau ! Et ils sont si grands ! Avant que Florent m’offre une belle cascade en surfant sur de la boue dans une descente  sur plusieurs mètres (c’était magnifique ^^, il a vraiment un bon équilibre puisqu’il n’est même pas tombé dans la boue) ; nous avons vu un couple de perroquet tout vert près de nous. Il est 4 heures de l’après- midi, encore une belle journée de passée !

 

 

LA SERENA, Ferme laitière, Salento : petit paradis où s’arrêter pour s’y poser. On se sent bien ici, on se sent comme si nous étions dans une grande maison de famille. D’un voyage d’un mois en Colombie à un tour du monde de 10 ans, nous rencontrons des personnes extraordinaires comme Walter et Kari (la 60aine) qui ont tout quitté en Allemagne. Une histoire qu’on écoute les yeux écarquillés : Le Pakistan et j’en passe, Yémen, Djibouti, Soudan, Afrique du Sud… D’ailleurs le van-camion (on reconnait les pros) arbore un superbe Gorille qui a été peint en Ouganda par un étudiant. Nous gardons ce précieux contact.

 

Plusieurs voyageurs sont avec leur chiens c’est sympa. Américains, australiens, allemands.. Tous avec la même envie : découvrir ce qui nous entoure, vivre le moment présent, ne pas se préoccuper de ce monde occidental (que nous aimons pourtant) mais qui ne nous laisse pas le temps.

Nous dormons sur un bout d’herbe que nous partageons avec 3 autres grands voyageurs. Au réveil le matin, nous flânons (allongés dans les hamacs), regardons la vue sur la vallée paisible et parlons les uns aux autres.

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C’est sympa pas mal de voyageurs et de locaux pendant le séjour en Colombie (des gringos aussi dans la ferme, un couple de NYC) sont intrigués par notre 4X4 quand ils voient qu’on vient du Chili et de son aménagement qui en enchante plus d’un 😀

Vous ais je dis que nous ne passons pas inaperçu ? A plusieurs reprises voyant notre plaque les Colombiens nous crient « Chile » comme un étonnement joyeux.

 

FILANDIA

Salento en bien moins touristique. C’est grâce à Kika (rencontrée à Silvia), que nous passerons l’après-midi dans ce  joli village. Néanmoins je préfère quand même salento 😉 qui je trouve est bien mieux situé.

 

 

Maisons-Bars colorés, Pains au fromage exquis et notre déjeuner au Helena Adentro. Une des meilleures adresses de notre voyage !!! Non seulement la déco est hyper sympa mais en plus on se régale: cocktails, plats, desserts et café… On s’est complètement lâché. Helena, c’est plus ce souvenir que je retiendrais de Filandia et ça en vaut ce détour 😀

 

 

OFF ROAD POUR JARDIN

Une colombienne nous a convaincu d’y aller et on la remercie ! Par contre on la remercie moins sur la route quelle nous a conseillé de prendre. 50km de Off road… Mais la nuit tombe, j’ai repéré sur Ioverlander un endroit où dormir dans la forêt, seuls et entourés de lucioles. C’est donc heureux de voir briller ces merveilles que nous nous endormons. Le réveil est pas mal non plus, ça sent bon l’eucalyptus.

 

C’est Florent qui reprend le volant, de la boue, des cailloux et plus embêtant des bosses qu’on ne peut éviter… On touche ! aïe ! On s’arrête de temps en temps pour regarder en dessous si rien n’est touché, c’est bon ! Florent aurait préféré qu’on prenne la panaméricaine (ce que je comprends pour le 4X4) mais pour ne rien vous cacher la route est tellement belle que je ne regrette rien mais je préfère me taire de peur de porter la poisse ! Sur la route, des fermes isolées avec leurs plantations et leurs vaches. Nous ne croisons que des motos cross et un peu plus loin un Shiva qui nous klaxonnera, signe de remerciement en Colombie de l’avoir laissé passer. On se croirait en pleine jungle et parfois avons de magnifiques vues sur la vallée avec des cascades. Vous ais-je dis que la vierge Marie était très présente en Colombie, beaucoup la mettent devant leur maison.

 

L’arrivée à Jardin (se prononce Rardine) est très fleurie. Sur la fin de la route nous croisons 2-3 voitures, bonne chance !

 

JARDIN

C’est dimanche et le dimanche c’est la fête : ambiance assurée et en fin de journée tous les hommes sont borracho ! Nous arrivons vers 11h dans cette joyeuse ville, décidément la Colombie ne nous déçoit pas ! Sur la place est installé chaises et tables de couleurs où sont bu bières ou cafés qui s’enchaînent 😉 Les hommes portent un foulard sur l’épaule avec un sombrero blanc. Malgré leur gentillesse y’en a qu’on n’a pas envie d’embêter. Certains sont avec leurs chevaux et paradent en fin de journée le long de la place. On s’installe à l’entrée d’un petit café avant le déjeuner, on nous sourit, il y a beaucoup de locaux. Sans oublier la musique colombienne qui est présente dans chaque bar malgré leur proximité, c’est génial. Imaginez cette ambiance : chevaux, bars typiques, musique colombienne et nous sommes dans la magnifique zona Cafètera qui peut rivaliser avec celle de Salento J C’est bien pour cela que Jardin est proclamée la plus belle ville d’Antioquia. Jardin est en plus entouré de petites plantations de café avec de belles Hacienda (maisons) et Finca (fermes).

 

Nous partons nous balader, traversons un pont jaune et prenons une route au hasard. Nous grimpons le long des champs de bananiers et de caféiers qui nous emmènent en haut d’une colline, où nous avons une belle vue sur Jardin et sa vallée. Il y avait aussi un petit téléphérique jaune, qui ressemblait à un jouet playmobil ^^ mais nous retournons à pieds. Après cette bonne marche quoi de mieux qu’un bon café frappé.

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Ce n’est pas facile de trouver un coin où dormir avec le 4×4, on se trouve une Finca au bout d’un chemin. La Finca El Descanso, qui porte bien son nom de Finca « du repos », de Juan Carlos. C’est son fils, Juan Camillo avec qui nous sympathisons tout de suite, qui nous accueille. La famille vit ici au milieu de ses plantations, et nous, nous dormirons dans une petite maison à quelques mètres au-dessus. Il y aussi le petit Tony, un de chiens de la famille, qui nous accueille enfin il jette son dévolu sur moi ; et me croque le mollet, les fesses (oui oui !) et le bras gauche, on voit bien les deux crocs à chaque morsures, on s’amusait bien pourtant tous les 2…

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Sur la route, entre jardin et la Finca

Ce n’est pas une petite Finca, il y a les ouvriers et leur famille qui vivent aussi ici (les enfants sont trop mignons). La récolte de café se fait toute l’année (et de bananes qui y sont plantés aussi comme je vous expliquais à la Finca Eduardo) puis est vendu à Nespresso.

 

 

 

Juan Camillo nous montre la récolte qui est entrain de sécher et OMG (expression de JC) un petit serpent apparait et c’est après maintes hésitations que nous nous rendons compte qu’il est tout sec, nous avons bien ri tous les 3.

 

Notre petite maison est prête. C’est dans cette belle Finca isolée, avec la nuit qui tombe que nous nous passons la soirée en face des chevaux et toujours en présence de multiples lucioles (on ne s’en lasse pas).

 

 

Ce matin, après un café (bien sûr), c’est promenade dans la Finca. Juan Camillo nous permet de visiter ses plantations. Nous avons une vue sur la Finca quand nous montons dans les champs de caféiers, on contemple un long moment. J’ai l’impression qu’ici les maux du Monde ne peuvent pas nous atteindre…

 

 

 

En redescendant nous ramassons quelques bananes, délicieuses.

 

 

Medellin nous attend, enfin surtout un magnifique hôtel que nous offre mes frères et mes belles-sœurs, c’est bien la première fois qu’on réserve car on voulait avoir une chambre dans cet hôtel-là.  Bref on passe de la vie en pleine air à la vie citadine et on aime ça aussi 😉

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MEDELLIN, Still Alive !

C’est pas un coup de cœur mais un coup de foudre.

La conduite ne change pas et c’est toujours un plaisir ; je conduis la fenêtre ouverte quand un motard nous dit « Ola Chicos, Bienvenidos ». On rêve 😀

NB pour les prochains conducteurs : à Medellin, les voitures sont prioritaires alors les piétons patientent. Et quand une voiture nous laisse passer, on remercie le pouce en l’air. Simple, efficace.

El Poblado sera notre quartier pour la semaine et l’Energy Living, qui a gagné un prix d’architecture, notre maison pour 2 nuits de rêves ! Sur une colline, au 8ème étage (appartement 802), une vue panoramique sur Medellin ; une terrasse de la chambre au salon, une piscine jacuzzi-sauna sur le toit, bref on achète tout de suite lol ! On s’habitue très vite au luxe ! Merci à mes belles sœurs et mes frères pour ce beau cadeau. Depuis la sdb nous avons aussi une fenêtre où en train de prendre notre douche nous avons pu admirer deux couples d’Arras !

 

Yolo Hostel, une auberge de jeunesse (dur le changement), que nous prenons pour le reste de la semaine. Très bonne adresse tout de même, personnel très sympa, coin hamacs, lecture, cuisine, une vrai petite maison familiale.

Medellin est un marathon culinaire : ça commence bien, premier soir sur la terrasse un bon fromage avec du pain à l’huile d’olive et de la bonne charcuterie.

Elue la ville la plus tendance du moment et on confirme. Elle me fait penser un peu à Rio : c’est une ville métropolitaine et c’est une city jungle  (bien moins que Rio mais la végétation est très présente et préservée). On s’y sent très bien, c’est la ville la plus sur de Colombie. Quel changement quand on se dit qu’il y a quelques années,  c’était la ville la plus meurtrière du Monde.

 

 

On se balade, de beaux tags, des sourires, une belle architecture (très moderne, mélange bois-béton), la végétation omniprésente, des jeunes qui font des spectacles de rues… Dont un où on s’est arrêté pour parler avec eux, l’un des 2 mecs monte tout en haut de l’arbre, au-dessus du feu pour les voitures et  y accroche un très long foulard qui leur permettent de faire des figures acrobatiques. Impressionnant, ils se laissent tomber jusqu’en bas ! Provenza un des quartiers d’El Poblado est incontournable !

 

 

 

 

Le soir il ne faut pas être surpris, les vendeurs ambulants avec leur petites cagettes ne vendent pas en fait que des chewing-gums.. Mais de la coc’ qu’on nous propose de manière très discrète et normal. On nous souhaite tout de même une bonne soirée 😉

 

Nos adresses à Medellin :

Burdo, la déco à l’ambiance industriel avec une pointe de chic, le tout pensé dans les moindres détails. Des cocktails et plats excellents ! Premier restaurant dès notre arrivée et qui nous annonçait donc un très bon présage 😀

 

 

Café Zorba, excellente adresse où manger de très bonnes pizzas et une ambiance assurée. Devant nous nous voyons sortir les pizzas du four en mosaïques blanche.

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Alambique, caché au deuxième étage, on le reconnait grâce aux murs de végétaux, il n’y a pas de pancartes. Resto-bar où je me prends un Mojito et Flo un cocktail excellent ! Je vous disais on arrête pas 🙂

Chef burger, parce qu’un hamburger on ne s’en lasse jamais surtout que le dernier était à Atacama ; Voilà une très bonne adresse. Dis les meilleurs de la ville, on est obligé d’essayer : verdict, on comprend pourquoi.  Les frites sont mêmes maison.

Bonuar, mitoyen au Musée d’Art Moderne, il est inspiré des brasseries françaises. Mais les repas sont bien Colombien.  On peut s’imaginer au début des années 1900. Très agréable avant d’entamer une visite du MAMM.

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Juan Valdez, le Starbucks de Medellin. Bon café 100% colombien, bon brownie, on ne s’en prive pas !

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Bao Bei, vous voyez un restaurant asiatique avec pleins de clients qui attendent une place, c’est ici ! Seulement quelque table. Une excellente adresse de plats raffinés. Nous avons même bu un jus de Mangustines (Hatsu, marque découverte ici que je bois tout le temps).

 

Pan de queso, ces petits pains chauds fourrés aux fromages (sorte de béchamel) que l’on trouve dans la rue, un régal.

Concept store :

Makeno, rassemble des créateurs colombiens, un très beau concept store du prêt à porter à la déco. Un peu trop beau puisque la carte bleu a peu souffert… (Poblado)

 

Natalia Forero,  créatrice de maillot de bains homme et femme. Nous repartons chacun avec un maillot, prêt pour les Caraïbes. Mon 1er maillot une pièce depuis mes 10ans, j’ai hâte de le montrer BFF ❤

Gallerie d’Art :

Arte Loft Galeria, gros coup de cœur pour l’artiste Julio Parra dont deux tableaux nous attendrons à notre retour en France. C’est un jeune artiste de 25ans de Medellin, qui nous fait penser à Basquiat, c’est du graphisme. Il est exposé à Cali, Singapour, peut-être bientôt à Madrid. La galerie est tenue par Nora, une passionnée d’Art, d’ailleurs son mari a une galerie où il vend du Botero, Rodin et d’Edouard Mitterrand.

Musées :

MAMM, Musée D’art Moderne de Medellin, architecture extérieur très belle, quelques expositions assez étranges, pas de coup de cœur mais sympa à faire.

 

 

Museo de Antioquia, ancien Palais de style art déco (on adore) c’est le deuxième plus ancien musée de la Colombie. Il renferme de nombreuses œuvres de Botero, César Baldaccini, Vélez… On trouve des peintures de Botero qui représente la mort de Pablo Escobar. Sur la place devant le Palais, sont exposés 23 sculptures de Botero, un musée à ciel ouvert ! Le métro aérien passe un peu plus loin au-dessus de nous et quelques immeubles datent de 1900.

 

 

 

 

La Comuna 13

14h, station San Javier, on a eu l’info par hasard, de jeunes guides proposent des « free tour comuna13 ».  On rencontre un jeune couple de français, Marion & JB, avec qui nous ferons la visite et que nous reverrons par la suite 🙂 Notre guide c’est Lizy, elle a appris l’anglais y’a 2ans, elle est super !

 

Une terrible histoire : Quartier le plus violent au Monde, perché en haut des montagnes, difficilement accessible ayant une vue panoramique sur Medellin qui permettait de guetter l’ennemie. A la mort de Pablo Escobar, il y a eu une guerre très violente  entre gangs, pour contrôler ce territoire. L’armée avait délaissé les habitants, alors que beaucoup mouraient (par armes à feux) et n’osaient plus sortir de chez eux.  Aucun moyen de transport ne relié la Comuna13 à la ville.

Mais un homme courageux vers les années 2000 a proposé un pacte : les délinquants devaient rendre les armes en échange d’un emploi. Epuisés par tous ces massacres et guerres sans fins, c’est ainsi que la Comuna13 commença à renaitre. Des escalateurs  (escaleras  electricas) furent construis pour faciliter les déplacements qui étaient difficiles à causes des montées très pentues et accéder au centre-ville plus rapidement (40min alors qu’avant 2h). Des infrastructures, des bibliothèques, des aires de jeux, ont été construit…

 

La Comuna13 aujourd’hui : Dans les chambres des enfants, les posters des mafieux sont remplacés par des héros de nos jours. La Comuna13, c’est de la musique, des danseurs de rues (comme à NYC yeah !) un vrai plaisir pour les yeux ! Des enfants qui rient, qui courent, à vélo, des tags qui colorent les murs. Ils sont un moyen d’expression et permettent de ne pas oublier.

 

C’est une visite incontournable. La Comuna13, tout comme Medellin, malgré un passé sombre, font partie aujourd’hui de la Colombie moderne mais authentique.

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Le Medellin de Pablo Escobar

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Appelé El Diablo, El Patron ou Robin Wood c’est le même homme : l’homme le plus riche de tous les temps, Pablo Escobar. Medellin c’était son cartel. Premier homme à créer un cartel avec une organisation internationale. Né d’un père paysan et d’une mère institutrice. Son but devenir milliardaire. Nous faisons un tour guidé avec PaisoaRoad, bien réputé. Mais avant, nous visitons La Catedral, sa prison qu’il avait construite en accord avec le gouvernement pour éviter l’extradition aux USA. Une prison dorée avec une superbe vue sur Medellin et un héliport.

 

Lors de la visite guidée, nous voyons son immeuble, construit dans l’esprit de l’architecture de Miami Style (innovant pour l’époque, blanc de 7-8 étages),  il a été attaqué par le cartel de Cali. L’intérieur de l’immeuble a été abimé, les murs cassés à la recherche d’or ou de sous comme à son hacienda Napoles. Nous ne verrons pas son Hacienda, devenu un parc aquatique et zoologique, détruit par les pepe (groupe armés d’extrême gauche). P.E était connu pour cacher un peu partout sa fortune. Nous verrons sa tombe, à coté celle de son père qui s’est éloigné, vivant une vie plus simple et sa mère au contraire, bien impliquée. Il avait construit son empire avec sa propre armée.

 

P.E a beaucoup apporté à Medellin et à la Colombie : du bien comme beaucoup de mal. Des milliers de morts notamment, et a semé la terreur. Il avait beaucoup d’hommes à ses ordres, qui avaient plus ou moins le choix d’ailleurs. C’était en gros «  la vie ou le plomb ». De nombreux policiers et hommes politiques étaient corrompus et c’est bien ça qui lui a valu sa perte, il savait bien trop de chose.

Mort le lendemain de son anniversaire, de 3 balles par l’armée colombienne. Mais sa mort est revendiquée par plusieurs théories : il se serait suicidé ou tué par le cartel de Cali, qui d’ailleurs reprirent le pouvoir après sa mort. Plusieurs voisins affirment avoir entendu l’armée arrivée après les coups de feu (sur les photos vs verrez P.E comme un trophée de chasse), tandis que son fils affirme son suicide. Il y a eu beaucoup de personnes à son enterrement.

 

Vers les années 2000, son corps a même du être déterré pour confirmer son identité par ADN.

La mort de Pablo Escobar n’a pas éradiqué le trafic de cocaïne : c’était le début de la fin. C’est maintenant le Mexique qui est la plaque tournante de la drogue.

La drogue est un véritable combat en Colombie, pourtant vendu à Medellin ou à Carthagène à chaque coin de rue. Pour tous ces gens qui ont « travaillé pour lui » sommes-nous capable de les juger quand on vit dans la pauvreté et qu’on nous propose autant d’argent ?!

Pablo Escobar c’est le sujet tabou à ne pas aborder, mais c’est assez contradictoire, pourquoi alors ne pas avoir détruit ce qu’il restait de sa vie ? Tout reste encore mystérieux.

Pour info, 1gramme de cocaïne en Colombie coute 4€ contre environ 75€ en France.

Nous apprendrons plus tard, qu’un de ses bras droit et sicario (son tueur le plus important), Popeye est sorti de prison et que le cartel de Cali prospère, achetant notamment des hôtels à San Andres, une ile des Caraïbes…

Petit aparté : je reçois une réponse de Ion et Sheila, vous vous souvenez, nous avions dormi chez eux à Rio, ils avaient une belle maison avec un jardin où nous pouvions nourrir les monkeys. Toujours aussi intéressant ce Ion, me parlant de Medellin vue 30 ans auparavant pour des expositions, mais n’avait pas pu la visiter puisqu’à cette époque la ville était sous le contrôle de P.E et donc bien trop dangereuse.

Le mot de la fin: Medellin We LOVE YOU ❤

GUATAPE & PIEDRA DEL PENOL

A deux heures de Medellin, vers l’est. Nous quittons très difficilement Medellin, tristesse. La route nous amène sur les hauteurs, nous permettant de voir cette ville que nous aimons tant. Dans les collines de très belles maisons blanches d’architecte nous laissent rêveurs. Le week-end doit être le jour du vélo et des coureurs, il y a des déviations dans Medellin pour leur laisser des rues libres.

Guatapé, nous avions entendu que des éloges de ce village le plus coloré de la Colombie. Il est mignon avec ses fresques en reliefs sur les maisons, où des paysages, animaux, autres sont dessinés. Malgré tout nous sommes un peu déçus, il fait un peu surfait et pas du tout ancien. Nous nous posons au bord du lac (ce qu’il y a de plus joli) pour boire un café. Beaucoup de Colombiens viennent le week-end (nous sommes dimanche) et au bord du lac des activités sont proposées.

 

 

Piedra del Penol, un rocher haut de 200m (on se demande ce qu’il fait là ?!) avec un escalier de 659 marches. J’ai l’impression d’être une vrai sportive, on monte facilement au sommet. De là, la vue est magnifique sur le lac et ses iles verdoyantes. C’est un lac artificiel, difficile à croire au vue des nombreuses iles et à sa grandeur. Des montagnes au loin l’entourent.

 

 

Nous nous éloignons, j’ai repéré sur Ioverlander un spot où dormir. Nous sortons de la route et prenons un long chemin (qui à la fin se transforme en 4 roues motrices obligatoire) qui nous amène à un petit paradis.  C’est ici que nous nous installons pour la nuit. Au bord du lac, seuls, entourés de végétation, des vautours, peu discrets,  viennent se poser sur les branches pour nous regarder. Nous entendons au loin des bruits d’animaux, on en reconnait certains et d’autres nous sont inconnues (bruits de chats sauvages ?). Pour info, pas de caïmans dans la région, une bonne nouvelle.

 

 

Nous faisons notre 1er feu, je ne vais pas vous mentir après maintes essaies (sans papiers), l’essence nous a bien aidé. Et c’est avec une presque pleine lune qui nous éclaire que nous dinons autour du feu. Même après 3mois (bientôt !) de paysages magnifiques, être là c’est magique. Profiter du moment présent et ne pas penser au lendemain, on sait faire !

 

Réveil en se rafraichissant dans le lac avec les têtards. Nous n’allons pas très loin, on s’est enlisé. Très loin à pieds d’une route, il faut qu’on réussisse ! Mais c’est très très mal parti ! En fait je dirigeais Flo pour éviter les gros trous de la route, mais j’ai mal évalué le truc à un moment. Bref on s’est retrouvé à ne plus pouvoir avancer ni reculer pendant que les roues tournaient dans le vide m’envoyant plein de boue. Allé on reste optimiste enfin surtout moi : les premiers essaies, c’est la cata. Au bout d’une heure, je n’y crois plus alors c’est Florent qui devient optimiste. Et il a raison, on creuse encore plus, aidé de nos cuillères (sisi !) pour essayer de mettre des cailloux en dessous des roues pour que ça ne patine plus. Puis on fait un petit chemin en cailloux. On réessaye, la roue avant droite à son tour patine mais les autres ca à l’ai bon. On s’occupe d’elle. Je me mets au volant, on est en mode 4X4lent, Flo me guide et… on a réussi !

Bon on aurait dû s’acheter une pelle (Nota bene pour la prochaine fois). Voyez sur la photo, derrière les 2 cuillères le petit chemin de cailloux dont je parlais ci-dessous.

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Flo reprend le volant et je le guide pour sortir le 4X4 un peu plus loin. On est si content. On a chaud, on laisse le 4X4 où il est et on va se baigner J On peut enfin en rire.

Puisque c’est par Medellin que nous devons repasser (je vous jure !),  on en profite pour y passer l’après-midi, avant de prendre la route pour les Caraïbes.

 

GO VERS LES CARAIBES

Nous roulons un peu de nuit pour avancer car nous partons qu’en fin de journée, après quelques courses alimentaires et un plein d’essence de Medellin. Nous montons dans les montagnes et tombons dans le brouillard. Chacun roule prudemment, surtout les camions qui s’arrêtent dans les virages pour se laisser passer entre eux.

Ce matin nous sommes aussi dans la brume le temps de descendre des montagnes (on est quand même pas très élevé en altitude). Les passages de camions dans les virages se font toujours difficilement.

Il fait de plus en plus chaud, nous longeons le Rio Cauca qui me fait penser à l’Amazonie. La route est belle, des arbres nous font parfois un tunnel et beaucoup sont fleuris, de fleurs roses.

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Nous croisons chevaux, poules, vaches (certaines ont de longues oreilles) et un panneau nous indique qu’il y a des caïmans. Ça ne m’étonne pas avec le Rio et les marécages on imagine facilement en voir un, nous faisant  coucou ! J’enrage Flo en aperçoit un…  Au bord de la route je vois un jeune qui vend des perroquets qu’il a dû attraper, je me crispe (Brigitte réagit !).

Premier contrôle, on a l’impression que le policier voulait plutôt savoir ce qu’une voiture Chilienne fait en Colombie et surtout après avoir vu qu’on était français. « Des français, dans une voiture chilienne en Colombie ? ». Il pense qu’on est venu en bateau, non non bien par la route. Depuis notre arrivé en Colombie nous avons vu que 2 plaques chilienne. Puis il nous dit qu’aujourd’hui il fait très chaud ; Après un salut, nous nous arrêtons un peu plus loin nous acheter des jus de pastèques qui nous rafraîchissent. D’ailleurs sur la route il y a avait beaucoup de militaires armés, on avait l’impression qu’ils inspectaient les alentours, boutiques… à la recherche de quelque chose.

LA COTE CARAÏBE

La population est en grande majorité noire, la vie est tellement différente de celle du Sud, j’ai l’impression qu’ici on vit avec le minimum et tous ensemble.

TOLU

La côte Caraïbe ! C’est d’ici, de son petit port que nous partirons le lendemain matin, pour l’île de Mucura. Nous prenons deux billets à une gentille dame et par chance, elle a un petit hôtel où nous pouvons garer notre 4X4, qui aura comme compagnie des tortues terrestres! Tolu, petite village côtier, il n’y a pas grand-chose à faire mais c’est une ville qu’on aime bien : on se baigne, se ballade, buvons des jus frais et mangeons pas mal d’Arepas (galettes de maïs aux fromages).  Les Touristes (il y a beaucoup de Colombiens) viennent surtout à Tolu pour se rendre sur les îles.

 

Les habitants sont gentils, tout est au ralenti alors on prend le pli. Le soir, dans les maisons ou sur le trottoir, les familles se regroupent, on parle beaucoup ici, tout le monde se connait ! Pendant que certains mettent la musique à fond sur leur vélo-taxi avec des lumières fluorescentes pour attirer l’attention.

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ISLA MUCURA

Située dans l’archipel de San Bernado [10 iles qui forment les Islas de San Bernado, dans le PNN Corales del Rosalio]. Les Amérindiens y  habitaient jadis, c’est maintenant des villageois du continent  qui sont venus s’installer, la plupart travaille pour le tourisme. Les touristes viennent profiter des eaux turquoise et des plages de sable blanc.

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Mucura se rempli de touristes de 11h à 14h puis, après l’île devient un petit paradis. Mangroves, coquillages, cocotiers (attention aux noix de cocos qui tombent), hamacs,  limonade de coco (un vrai délice), langoustes… Bref un programme bien chargé et on peut faire le tour de l’île en 30 minutes ! Un magazine de voyage devant mes yeux!

 

 

 

Hostal Isla Mucura, nous partageons notre maison sur pilotis avec Emilie et Tim que nous rencontrons par hasard. La plage de l’hôtel est très belle, nous pouvons nous reposer à l’ombre des arbres.

 

Puisque l’île est petite nous prenons vite des habitudes, nous mangeons au village ; Tous les plats sont accompagnés de pains de bananes et de riz au lait de coco. Les habitants un peu distants au début sont gentils. On a l’impression que c’est une grande famille, les enfants très débrouillards passent une partie de la journée à crapaüter et  vont à l’école en bateau sur d’autres îles selon leurs âges.

 

Viktor, un jeune du village nous propose de nous amener voir le Plancton lumineux ce soir. Cramponnés à la pirogue, nous partons avec Tim et Emilie à la tombée de la nuit. La mer est agitée mais heureusement l’eau est chaude. C’est assez impressionnant de se retrouver dans cette petite barque au milieu de la mer des caraîbes;  Nous avons une pleine lune magnifique qui nous éclaire, si proche de nous. Pour la petite anecdote : on a tellement ri dans le bateau,  quand Tim a reçu un poisson sur lui !  Nous arrivons près d’une autre île où nous nous enfonçons dans la mangrove. Après une question d’Emilie (je n’y a avais même pas songé !), Viktor nous répond « no crocodiles, no serpents.. », euh ah bon ?! Allez on se jette à l’eau ! Des dizaines de petits points brillants apparaissent, je bouge les doigts et les planctons se mettent à suivre mes mouvements, j’ai l’impression que le plancton danse avec moi. Nous sommes émerveillés avec Flo : la magie des planctons opère devant nos yeux.

Le Snorkling, Florent n’attendait que ça (et les langoustes aussi bien sûr, la nourriture c’est important !). Nous y allons le matin, la mer  est toujours calme contrairement à l’après-midi où le vent se lève un peu. Tuba, masque, hop nous sautons de la barque. Des coraux (surprenant d’ailleurs car nous en voyons aussi sur la terre dans le sol), des poissons ; Et prochain spot des étoiles de mers géantes. Nous faisons très attention à ce deuxième spot, nous avons pieds (en plein milieu de la mer !) et il ne faudrait pas marcher sur les belles aiguilles des oursins ! Les Pélicans et cormorans ne sont jamais bien loin 🙂

 

3 jours c’est bien, on n’abuse pas des bonnes choses et faut laisser des langoustes aux autres !

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Nous reprenons notre petite embarcation en milieu d’après-midi, les bords du bateau nous arrivent à l’épaule. Nous sommes environs 30. Le vent se lève (les vagues aussi) et s’est tous rieurs que nous nous faisons arrosés (Flo était trempé), le bateau se soulève et tombe ; on va vite. Mais au vue de la terre, on commence à tous se taire. On voit les vagues arriver à la hauteur du bateau. On retient tous notre souffle, une vague a failli se déverser dans le bateau. Des creux d’environ 3 mètres et des vagues qui n’en finissent pas. Au loin, nous voyons un bateau comme le nôtre près à chavirer ; il est sur une vague, on ne voit que le dessous de la coque, on a tous retenu notre souffle. Le bateau n’a pas  pu nous déposer au port mais sur la plage, qui est plus proche. C’est donc tous un peu sous le choc et en remerciant le pilote que nous débarquons à Tolu !

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Le retour à terre…

Avant de partir de Tolu, nous retrouvons Tim et Emilie pour diner ensemble et trinquer à ce beau week-end. Et bien sûr, un petit café le matin sur la place avec.. Abba ! Intrigué par notre plaque chilienne,  l’homme qui nous sert notre café nous interroge et s’étonne quand on lui dit qu’on dort parfois dedans.

 

 

LA ROUTE

Nous retrouvons des  Fincas, des ânes, avec des vaches comme celles dont je vous ai déjà parlé : je les appellerais les vaches indiennes J Des petits villages paisibles, de maisons colorées ou en bois. Je n’en rajoute pas, tout est tellement beau. On voit quelques personnes dans des hamacs ou se reposer au bord de la route sur le goudron pendant que d’autres jouent au billard ou transporte en vélo des fagots de bois. Et comme beaucoup de pays chaud, on voit plus de motos que de voitures. Seule la route est goudronnée, le reste est à l’état sauvage.

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NB : je ne crois pas vous avoir dit. Lors de notre randonnée à la vallée Cocora, nous étions surpris que dans le bosque Palmas il y ait bcp de trous, nous avons appris que c’était pour planter des avocatiers. L’occident (nous les 1er) consommons de plus en plus d’avocats  et pour en produire toujours plus, on déforereste, difficile de voir la répercutions de nos actes, les habitants protestent.

PLAYA BLANCA

C’est l’inverse de Mucura et pourtant on y passe volontiers un bout de journée sur cet étendu de sable blanc. C’est La plage de Carthagène (seulement à 40 min en voitures). Tout est fait pour le touriste, on ne va pas s’en plaindre : massages, jus (limonade de coco bien sûr), des petites huitres fraiches, transat, jetski… Et parmi tout ce beau monde, un petit garçon (de l’âge de mon filleul chéri, environ 10ans) ramasse les canettes avec son sac sur le dos. Nous avons tellement de chance de vivre dans un Pays où un enfant est protégé et d’ailleurs tellement de chance tout court.

 

Après une nuit mouvementée, nos voisins avaient décidé de faire la fête, nous partons pour Carthagène.

On oublie pas on est dimanche donc aujourd’hui c’est vélo, même sous le soleil des Caraïbes. A la radio nous entendons de la musique style cubaine J on ne met pas l’Ipad pour cette courte distance.

CARTHAGENES DES INDES

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Avant de vous parler de la perle de la côte Caraïbe, un peu d’histoire : fondée en 1533 par le conquistador Pedro de Hereida sur un site d’Améradien. Elle devient vite le principal port espagnol de la côte Caraïbe. Elle servit de lieu de stockage des richesses (en gros pillées) locales, en attendant d’être envoyées en Espagne. Les Pirates la prennent alors pour cible et l’assiégèrent à plusieurs reprises. Un des assauts mené par un anglais finit par une rançon de 10 millions de pesos (3000€), en échange il ne devait pas détruire la ville, après avoir pillé le port. C’est à ce moment-là que les remparts furent construits.  Le « sauveur » de Carthagène est Blas de Lezo, un officier espagnol qui perdu un bras, une jambe et un œil lors de ses précédents combats. Il apporta la victoire à Carthagène en repoussant les Anglais, pourtant bien plus armés et nombreux qu’eux. Carthagène continua à prospérer et obtenu son indépendance en 1810. Malheureusement les Espagnols ne tenures pas paroles, reprirent Carthagène en faisant des milliers de morts. C’est en 1819 que les troupes de Simon Bolivar libéra Bogota et en 1821 se fut le tour de Carthagène .Cartagena  attira alors de nombreux étrangers (surtout des Antilles) qui vinrent s’installer. Elle est aujourd’hui inscrite au Patrimoine de l’Unesco.

Carthagène, belle, colorée, envoutante ! Il suffit de flâner dans tes rues et de s’assoir sur une de tes nombreuses places ombragées pour être heureux. Bien que ton passé soit colonial, tout chez toi dit que tu es antillaise.  Ta musique cubaine, tes maisons aux murs colorées, tes bougainvilliers, tes imposantes églises, tout chez toi me plait. De magnifiques palais et des demeures coloniales avec patios, où je jette un œil discret par les fenêtres toujours ouvertes. Nombreux cafés, restaurants, hôtels de charmes que l’on trouve dans les ruelles… Des vendeurs ambulants nous proposent cigares, panama, des jus de fruits et des fruits, dont le Pitaya qui fait désormais parti de mes fruits préférés (Flo aussi). Il y a aussi dans des bacs transparents (limite un aquarium), dedans de la limonade que proposent les vendeurs ambulant, qu’ils trimbalent sur leur charrette, un bonheur pour se rafraichir.

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La Passion, demeure datant de fin 19ème, il faut pousser une lourde porte en bois pour découvrir cachée, cette merveille. Tenue par une colombienne et un producteur français, l’intérieur est parfaitement décoré. Je laisse les photos parler pour moi, je pense qu’elles en disent beaucoup 😀

 

Un personnel au petit soin, tout est tellement superbe ! On s’y sent très vite bien. Petit plus, la piscine sur le toit terrasse avec vue sur la cathédrale. Un coup de cœur, que nous recommandons vivement !

 

 

Carthagène à 3 principaux quartiers :

La vieille ville entourée des remparts était le quartier des gens aisés. C’est ici que l’on trouve les Palais, les demeures coloniales, cathédrales, monastères…

 

 

 

Nous visitons le Palais de l’Inquisition, un beau palais avec un lourd passé : il fut la 3ème institution en Amérique du Sud (après Lima et mexico) qui avait comme rôle de punir les « non purs ». Il suffisait de lire un livre dit interdit pour être fouetté ou être pendu…

 

Je pense que nous avons fait à peu près toutes les rues de la vieille ville ! Lors de nos ballades, une dame assise devant chez elle, en bigoudi, nous présente Miguel, son magnifique perroquet vert. Il fait chaud, nous sommes dans une ruelle à l’abri du soleil.

Nos bonnes adresses : La Cevicheria, où nous mangeons du poulpe avec son riz à l’encre de seiche, le chef cuisinier, espagnol, qui a été étoilé au guide Michelin. La Brioche, après trois mois de vadrouille, nous avons trouvé un petit coin de France (merci à Emilie & Tim pour l’adresse) et les viennoiseries n’ont rien à envier aux boulangeries françaises :D. L’Alquimico, bar avec comme spécialité des cocktails de rhum arrangés, une déco et une ambiance des années 20. Une belle demeure avec un rooftop, où nous passons un bon moment avec Jean & Elsa (quelle plaisir de voir des têtes connues) autour de délicieux cocktails.

 

 

 

Getsemani, des plus petites maisons, des tags, le tout dans une ambiance colorée et joyeuse. C’est un quartier familial où tout le monde se connait. Autrefois à éviter, Getsemani est le quartier où il est bon de flâner et de sortir le soir. Ambiance assurée dans les clubs cubains ou la salsa y est dansée. Le soir, la place Trinidad est très animéeJ Nous dormirons une nuit dans ce quartier. Nous retrouvons Marion & JB, rencontrés à Medellin, pour dîner à Basilica (bonne adresse), sur sa jolie petite place.

 

 

 

 

Parque del Centenario : entre la vieille ville et Getsemani. Encore merci à Emilie & Tim (à Medellin à l’heure actuelle) de nous avoir indiqué ce parc où l’on peut voir des écureuils (croqueurs de doigts), des mini monkeys, des énoooormes inguanes (assez curieux) et (oh joie) des paresseux ! Le paresseux, animal fascinant, d’une lenteur extrême mais d’une force telle qui peut passer d’une branche à l’autre facilement. Nous restons un bon moment à l’admirer, lui aussi semble assez curieux de nous voir ; Il faut dire qu’on devait être au moins 10 à le regarder alors après tout il nous regarde aussi ! Les voir en liberté c’est un moment magique ! Nous voyons aussi une maman paresseux mangeant des bourgeons avec son bébé bien accrochée à elle 🙂

 

 

Il n’y a pas que les conquistadors qui ont une statue, il y a aussi Bolivar et il y a aussi Catalina, une indienne qui servit d’interprète quand les Espagnols arrivèrent. Elle est considérée comme l’intermédiaire pacificateur entre troupes espagnoles et populations indiennes.

 

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Bocagrande, sur la presqu’île de Carthagène, c’est la partie moderne de la ville. Nous y dormons la première, installée avec suzuki au bord du lac, un endroit tranquille.

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Que ce soit dans la vieille ville ou à Getsemani, certaines demeures sont abandonnées. Je me laisse alors nous imaginer à en restaurer une et y vivre.

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Bon vous me direz ça me fait quoi au moins 3 maisons où nous habiterions : Rio, Medellin & Carthagène et rien que pour ce voyage !

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Un petit plus 🙂

 

# Petit aparté # La Colombie c’est le pays des limonades de coco (je ne bois plus que ça depuis Mucura), des arepas (galettes vendues dans la rue) et de l’Arequipe ; Ça ressemble à de la confiture de lait mais moi qui n’en raffole pas, l’arequipe est devenu pour moi une obsession, j’vous jure ! Je ne parle plus de Mangoustine et Pitaya c’est un « basic ».

 

VOLCAN DE LODO EL TOTUMO

 

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On pourrait croire à un petit volcan mais non, c’est une petite colline qui cache à son sommet un bain de boue naturel. Nous dormons la veille sur le site, petite rencontre avec une grosse grenouille.

On a eu la bonne idée d’y passer la nuit, puisque c’est seul, le matin que nous nous réveillons.

 

 

Nous montons l’escalier pour atteindre « le cratère ». Suivie de Flo, je descends une échelle pour enfin me glisser dans la boue. C’est une sensation très agréable et en plus on flotte ; Je me mets de la boue partout et on commence à s’en envoyer. J’essaye d’avancer vers Flo, mais c’est difficile, impossible de nager. De grosses bulles remontent à la surface et nous font bien rire.

 

 

Nous sortons de notre bain, quand les touristes commencent à arriver. Et on se dirige vers le lac en contre bas. Il y a de la mangrove autour de nous et nous sommes que tous les deux pour pouvoir se rincer tranquillement.  La boue n’a pas été une mince affaire pour tout enlevé, on en a retrouvé un peu dans la journée sur nous ^^

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ROUTE VERS TAGANGA

La route est très belle, toute droite ; A notre gauche la mer et à droite les marécages. La mer se confond parfois avec les marécages, laissant justes un banc de sable pour les séparer.

Nous traversons Barranquilla, à partir de demain c’est la fête : le 2ème plus grand Carnaval après celui de Rio. Des déguisements commencent à être portés. Nous décidons de ne pas s’y arrêter, tout d’abord les carnavals (et sa musique) ce n’est pas trop notre truc et il risque d’y avoir énormément de monde, une vrai galère !  A cette période tout devient très cher !

Nous continuons, le paysage devient très aride, des bidonvilles longeant la route et la mer  apparaissent, installés sur une décharge. Pas d’arrêt à Santa Marta, pourtant plus vieille ville espagnol d’Amérique du sud, nous l’évitons, elle n’a malheureusement pas d’intérêt.

 

TAGANGA

Petit village de pêcheur mais qui maintenant est plus tourné vers le tourisme. Taganga est joliment installée dans une baie, où nous retrouvons les cactus. Dans le ciel, nous voyons les fameux « dragons » (cormorans) toujours aussi impressionnant vu d’en bas, nous avons aussi le son de perruches (vertes). Nous dinons à Pachamama, très bon restaurant tenu par un chef français ! Au menu fruits de mer, langoustines au bacon, boulettes de crabes à la sauce de cumin… Nous trinquons : limonade de coco (comme par hasard) et une bière club colombia. Nous ne restons que quelques heures, la ville ne représente pas trop d’intérêts (jugement personnel).

 

 

Au matin, nous avons vue par la fenêtre (et de notre lit), sur la mer et la baie de Taganga. Un réveil comme ça c’est agréable. Prêt à partir, des policiers viennent nous voir. Ils ont dû être prévenu de notre présence, puisque le chemin est peu fréquenté. Leur attention est gentille et un peu inquiétante : ils nous disent qu’il ne vaut mieux pas rester sur ce chemin car il y a des attaques des habitants, de derrière la colline (les bidonvilles de Sta Marta). Ça tombe bien on était sur le point de partir, nous les remercions.

 

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ROUTE VERS PALOMINO

Le paysage si beau auquel nous nous étions habitués, réapparait.  Nous longeons le PNN Tayrona, fermé un mois dans l’année, sur la demande de ses habitants soit disant « pour nettoyer ».  Autour des champs de bananiers à n’en plus finir et de beaux Eco lodges luxueux. Nous apercevons la mer avec son bleu turquoise

PALOMINO

 

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Nous nous posons quelques jours à El Ocelot, pour pouvoir dormir dans notre 4X4 et profiter d’une bonne douche ainsi que de la WIFI. Seulement à quelques pas de la plage, c’est un bon endroit pour se reposer. Palomino c’est le village où on se laisse à juste, profiter : son littoral est très beau, la plage immensément longue et des gros rouleaux dans la mer où la baignade est souvent interdite. Les vagues viennent s’éclater sur le sable au grand bonheur des surfeurs et chiens qui s’amusent dans l’eau ; pour le reste, on se baigne au rebord. Malgré les nombreux hôtels (qui ne gâchent en rien le paysage), la plupart avec un toit de paille et une structure en bois, ce n’est pas bondé, juste comme il faut. Le long de la plage, des jeunes baba cools, familles, ou nomades vendent des bracelets, attrapes rêves, maillots tricotés…

 

 

Il y aussi de nombreux pélicans, qui volent au-dessus de nous et le soir le chant des perruches. Nous voyons aussi parfois un colibri. Le soir le coucher de soleil est superbe ; le ciel devient rose… Les surfeurs profitent de ces derniers instants de lumières. Des chats se laissent approcher et nous pouvons profiter d’eux 🙂 Baka nous manque.

 

 

 

Ce matin, pendant que je prends ma douche, Flo parle avec un jeune Colombien, surpris de voir qu’on ait pu passer les frontières, il ne pensait pas que c’était possible et trouvait ça génial.  Ça en dit un peu sur le pays quand même…

Nous partons petit-déjeuner à La Sirena, un bel Eco lodge donnant sur la plage.

 

 

La Sierra Nevada : dans les terres à quelques kilomètres seulement de Palomino. Pour ne pas que le monde moderne les atteignent, 3 tribus d’indigènes quittèrent déjà Tayrona, quand les Espagnols arrivèrent et vivent maintenant plus reculés dans les montagnes. Il est  impossible de visiter cette région sans guide local. On les aperçoit parfois vêtus de leurs vêtements blancs sur la plage venus pêcher.

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Allez je vous laisse il est temps de se poser à la plage avec la brise pour se rafraichir 😀

 

LA  SIERRA NEVADA

Nous apprenons qu’il n’y a pas que les Wayuu dans ces hautes montagnes, mais aussi deux autres ethnies : les Kogui et les Arhuacos.  Ces tribus refusant l’influence du monde modernes et évitant tout contact avec les touristes, il est donc très difficile d’y aller. Il nous faudra un guide, puisque même si nous voulons « juste » prendre les sentiers, ils nous demanderaient de faire demi-tour.

Grace à un blog, nous contactons Calixto. Calixto, le regard pétillant, connaissant la sierra Nevada depuis toujours, a monté sa petite agence il y a quelques années. Il doit avoir une soixante d’années et est très dynamique. Diana est son apprentie (la seule avec qui il travaille) depuis l’été dernier et c’est avec qu’elle que nous ferons notre expédition (et sa première seule, pour elle).

Nous arrivons chez Calixto de bonne heure, il est 7h15. Assis avec notre café nous regardons ce qu’il se passe autour de nous : tout le monde se dit bonjour, se connait, des sourires, des rires, les enfants qui vont à l’école et les Koguis qui descendent de la sierra Nevada. Calixto va nous chercher des fruits tandis que Diana finit de se préparer.

Accompagnés des deux chiens de Calixto nous commençons notre randonnée dans la Sierra Nevada sous un soleil brulant et une chaleur étouffante.

 

On monte, monte, monte puis on descend, on traverse des rivières (où bien sûr je mets les pieds dans l’eau) et on remontre. C’est très dur. Mais le paysage est à couper le souffle ; devant nous les hautes montagnes et derrière nous la mer des Caraïbe. On ne peut atteindre les villages qu’à pieds ou en cheval. Premier contact avec les Koguis : ils sont 3, une femme (toujours nus pieds et qui tricote), 2 hommes (un shooté et un autre jeune, qui se dit être le propriétaire du premier village). Diana parle avec eux pour nous laisser passer, elle leur donne de l’argent pour « le droit d’entrée ».

Diana nous demande de ranger l’appareil photo et de le sortir que quand elle nous le dira.

Nous arrivons au 1er village Koguis où seule, une femme s’occupe des enfants.  Dans le village, les autres sont partis aux champs de bon matin après un petit déjeuner à 5h. Elle lave le linge dans le rio en contre bas du village. Pas d’électricité, ni d’eau, seulement des vaches, quelques chevaux, des poules, des chiens, des huttes. Les enfants sont sauvages et ont un peu peur de nous. A côté de nous des plantations de coca… et des immenses manguiers.

 

 

 

 

Diana veut nous montrer d’autres villages Koguis. Nous allons dans un village un peu plus loin, elle nous demande l’attendre et va voir le chef. Je vois un enfant, je lui souris en lui faisant un signe de la main mais il reste de marbre. Nous ne sommes pas les biens venus ici. Nous avons essayé, c’est comme ça. Avec Florent, nous comprenons, ils n’ont pas envie d’être une attraction même si nous voulions voir leur culture. Pareil pour l’école (payée par le gouvernement), derrière la barrière attendant Diana, une femme vient nous demander si nous avons la « permisio », nous lui répondons que nous attendons notre guide.

Au retour, un homme Kogui fait la route avec nous, parle avec Diana, nous faisons nos pauses avec lui. Nous croisons en chemin des enfants sur des chevaux, des familles revenant de la « ville » et certains nous disent gentiment bonjour et j’arrive à voir un sourire d’une femme ou d’un enfant.  Nous quittons notre partenaire de route pour nous diriger vers le Rio se rafraichir. C’est un grand Rio, on peut aussi louer des bouées et le descendre jusqu’à la mer. Hop en maillot de bain un saut dans cette eau si rafraîchissante.

 

Calixto nous accueil avec de l’eau fraiche chez lui et nous nous installons dans le jardin un instant.  Diana est vraiment très gentille, c’était un plaisir d’être avec elle. Malheureusement pour elle, la journée a été un peu dur en émotion : après que Flo lui ai montré un serpent (friendly) lors de la rando, la pauvre se retrouve avec une couleuvre mortelle à ses pieds, elle saute sur moi de frayeur. La couleuvre part dans le jardin en longeant le mur pour se diriger vers la rue. Calixto prend une machette, c’est l’ameutement, dans la rue. on regarde tous pour essayer de la retrouver. Calixto retrouve sa trace (un vrai pisteur) mais elle a été trop rapide.

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Nous disons au revoir à tout ce petit monde : les tortues, les deux chiens, Diana et Calixto.

La façon de s’habiller chez les ethnies de la Sierra Nevada : être tout en blanc avec un sac Mochilla.

Le Mariage chez les indigènes : Pour les Koguis l’homme a une femme, et elle peut donner son consentement ou non. Tandis que les hommes Wayuu, eux, achètent leur femmes et peuvent en avoir plusieurs. En gros plus tu es riche, plus tu peux avoir de femmes. Ici la femme n’a pas son mot à dire.

Le rituel poporo des Kogui : où comment les hommes se shootent toute la journée. A leur majorité une calebasse évidée (genre de petit récipient tout en longueur avec un trou) est offerte aux hommes.  C’est à partir de coquillages ramassés, chauffés au feu puis écrasés qu’est fabriquée une fine poudre. Comment en consommer : les hommes mettent les feuilles de coca dans leur bouche et à l’aide d’un petit bâton, récupèrent la poudre dans la calebasse. Et tout ce petit mélange devient, on ne va se le cacher une drogue. La réalité est que lors de notre rando, on en croisé un affalé sur une pierre complètement shooté et 2 autres sous son emprise « négative ». Tous ne sont bien sûr pas comme ça! A l’origine elle sert à parcourir de longue distance sans boire et manger.

 

LA GUAJIRA

Nous partons vers le point le plus au nord de l’Amérique du Sud. Là où les dunes de sable rencontrent la mer et où la nature est hostile. C’est la Terre des Wayuus.

Premier arrêt à une station de service : nous n’avons presque plus de coolant et il faut vite remédier à ça ! Pendant que Flo s’occupe de vérifier les niveaux, je m’émerveille devant le beau perroquet du gérant. J’ai du mal à le quitter.

 

C’est très aride, quelques fincas avec des vaches et des vautours boivent autour d’une mare. Il fait très chaud, on ressent qu’on va vers le désert. Il y a aussi beaucoup de chèvres qui mangent les feuilles des arbres, d’ailleurs très bas. Ils me font penser à l’Afrique que j’ai un peu connue.

Il y a pleins de postes de police le long de la route. Et c’est l’armée qui reprend  le relai, on approche du Venezuela…

Arrêt à Riohacha, porte d’entrée de la région Guajira. Grosse ville où nous nous arrêtons pour faire des courses et un plein d’essence (l’essence est très peu cher dans cette région, je vous expliquerais après) car après il n’y a plus rien ! Last Gasolina station ! Et voir un supermarché tout beau tout propre, nous a fait extrêmement bizarre.

Les Wayuu et Guajira : Ici on est loin de tout, le monde extérieur ne nous atteint pas, même pas les attaques des Corsaires Anglais et Espagnols. C’est leur terre et ce depuis des siècles, rien n’est dicté, la loi c’est eux. Ils parlent l’espagnol et ont leur propre langage. Leur artisanat est très reconnu dans le pays : hamacs tissés et Mochilas.  En parlant des Mochilas (sacs), plus les pompons et la bandoulière sont larges plus ils sont de meilleurs qualités !

Vivant loin de tout, coupés du monde, c’est un autre pays, le leur.

De très grands cactus longent la longue route toute droite ; Il y aussi les vendeurs de gasolina, sur leur stand des dizaines de bouteilles en plastiques avec de l’essence. C’est de l’essence de contrebande, c’est un gros commerce ici, avec le Venezuela juste à coté il est facile de s’en procurer pour quelques centimes le Litre. Exemple : 1200 cop pour 2L soit 0,15 centimes d’€ le litre… Je vous laisse imaginer le business ici !

L’armée se fait donc de plus en plus présente : chars blindés, postes de contrôles… Si on continue tout droit nous allons vers le Venezuela mais nous quittons la route pour prendre à gauche. Direction la terre hostile de Guajira.

URIBIA

L’arrivée dans cette ville me fait penser à une ville de la dernière chance, une ville du bout du monde ; C’est l’effervescence ; Les camions se remplissent, de personnes, de courses, de bidons d’essences… On grimpe sur le toit. Et pour éviter le sable et le soleil on met une cagoule.

 

 

 

Sur le chemin vers Cabo de la Vela :

Tout devient plus sec, le vent souffle, le soleil tape mais c’est tellement beau. Le long de la route des lapins sont vendus à bout de bras, même la végétation est hostile : ici c’est des forêts de cactus ! Et toujours les buissons ou arbres épineux. Les femmes sont vêtues de jolies robes longues légères que le vent fait voler.

 

Les noms des communautés sont notés sur des pancartes ou pneus le long de la route. C’est une route chaotique, nous longeons une voie de chemin de fer et on aperçoit quelques mares, on se demande comment elles sont encore là… ?!

 

 

Ca yé la piste, la terre est rouge, c’est extraordinaire, le désert, rien : on pourrait se perdre dans cette grande étendue. Heureusement maps.me est là, alors c’est un peu à l’aveugle qu’on prend une direction. On sait qu’il faut plus ou moins tenir notre gauche !

 

 

La mer est plate et d’un bleu transparent. Il ne faut pas qu’on tarde,  les dernières minutes se font en silence, on se concentre, la nuit est tombée ; Il ne faudrait pas crever ou s’enliser.

Nous arrivons à Cabo, ce petit village qui a quasiment les pieds dans l’eau : quelle vue ! (là c’est le lendemain que j’ai vue ca bien sûr). Pas d’électricité dans la plupart des maisons mais quelques lampadaires, on entend les groupes électrogènes tourner.

Nous dormirons cette nuit chez Tony, qui nous offre un espace pour la voiture. Tony doit avoir la soixantaine, une femme jeune et 3 grands enfants partis de Guajira. C’est lui qui a l’école de Kite Surf et a son épicerie juste à côté. C’est donc un défilé d’habitants qui viennent le voir et tous nous disent joyeusement bonjour. On a l’impression que Tony c’est Le Patron du village. On lui explique qu’on voudrait aller à Punta Gallinas, mais que notre 4×4 n’est pas assez haut ; Et c’est tout simplement que Tony commence ses recherches pour nous trouver quelqu’un qui nous amènerait là-bas. Nous aurions tellement aimé y aller avec notre 4×4 mais pas le choix, il va falloir être sociable 😉

PUNTA GALLINAS

5h du matin : il fait nuit noir et nous montons dans le 4×4 d’Angelo, il y aura 5 autres personnes avec nous. Un suédois, une libanaise et son ami italien et deux anglaises. On sera un petit groupe de 4×4 à rouler pendant 2 heures, les 4×4 chauffent vite, certains tombent en panne d’où l’intérêt d’être plusieurs. On se regarde avec Flo : on pense la même chose, Suzuki n’aurait pas pu !

On fait une pause, je dévore des pastèques pour me rafraichir !

Nous arrivons à la Bahia Hondita. Nous prenons une petite embarcation qui nous amène en quinze minutes à l’hostal Victoria. Nous traversons une toute petite partie de la baie, la mangrove nous entoure.

L’hostal Victoria : tenue par la madre Victoria elle-même ! Il faut savoir qu’il n’y a que trois logements à Punta Gallinas : 2 inscrits dans le lonely planet qui accueillent les gros groupes organisés (joie de ne pas en faire partie) et qui sont des gros complexes (tenus par des cousins, enfin de la famille de Victoria)  mais attention sommaires tout de même ! Et celui de Victoria, plus petit et familial, ouvert il y a 5 ans.  Victoria vit ici avec son mari et ses enfants, elle emploi des gens de la région ; dont une femme qui nous explique que sa maison est à une heure d’ici, soit deux heures à parcourir à pieds par jour.

On débarque, nous posons le pied à terre, ca yé nous sommes à Punta Gallinas, ce morceau de terre dont on parle tellement dans les guides. Victoria et sa fille nous accueillent à « l’hôtel » : très rudimentaire mais je suis agréablement surprise car il y a quand même des douches et de l’électricité.

 

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Nous montons à l’arrière d’une camionnette, on s’accroche aux rebords, le moindre coup de frein ou bosses nous fait « voler ». On roule, j’aperçois quelques habitations, je suis entre l’admiration et à me dire que ces gens sont fous de vivre là : il n’y a rien, on ne peut pas cultiver, l’eau est rare, la première ville est à des centaines de kilomètres et la nature est si puissante. Même les enclos sont surprenants, fais de cactus coupés et mis les uns après les autres.

 

Le vent souffle fort (heureusement d’ailleurs), le soleil nous brule la peau et la mer puissante. Et dans ce paysage de fin du monde où on ressent la force et la beauté de la nature, on comprend qu’on est pas grand-chose à côté…  et pourtant les Wayuu eux y arrivent !

#ici, les 4×4 ont des plaques Vénézuéliennes, ils  sont vendus pour rien et cela facilite l’achat de l’essence#

Au sol, des iguanes qui rampent, des chèvres, des buissons et quelques arbres se fondent dans le décor. Pleins de mots me viennent à l’esprit depuis hier : chaotique, survivre et la vision des sacs plastiques comme si c’était la seule trace qu’on avait à laisser.

Quelques voyageurs empiles des pierres pour laisser un bout d’eux, de leur passage.

 

Dans cet Immense étendu de désert, il y a un phare, point le plus au nord de l’Amérique du Sud.

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Nous admirons l’immensité en silence, la mer est forte, violente. Derrière une dune qui se jette dans la mer c’est la playa Taroa : on peut se baigner.

 

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Le soir tombe et la terre devient ocre, l’air devient frais. Ce soir, une laine sur le dos est obligatoire.

Au menu : chèvre, poisson ou carne et toujours du riz au lait de coco avec des galettes de bananes. On mange bien à Punta Gallinas mais toujours la même chose !

Nous dormirons sous un toit dans un hamac ! Première expérience positive : on a très bien dormi. Nous restons qu’une nuit, comme je vous disais les paysages sont magnifiques mais il n’y a rien à faire 😉

 

 

CABO DE LA VELA

Nous reprenons la route dans le 4×4 d’Angelo, seul Colombien pas sympathique de tout le voyage ! On était malheureusement tous d’accord là-dessus. Nous avons des « péages », les enfants ou des familles nous barrent la route et pas comme au Pérou avec un simple cordon en tissu mais avec des chaines métalliques ! Soit il faut leur acheter quelques choses (de l’artisanat, des crevettes…) ou leur donner des biscuits.  A la fin de la piste, une école, il me semble au vue de certains enfants que tous n’y vont malheureusement pas, à cause de l’éloignement et le fait de travailler avec leurs parents.

Avant de partir de chez Tony, nous lui achetons des vivres pour ces quelques jours à venir, dont des Gol, cette bonne petite barre croustillante au chocolat.

 

 

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Cet après-midi, grande balade sur les falaises, en partant de la plage Ojo del Agua.

 

 

Puis nous nous installons pour la nuit devant la Playa del Pilon, où le vent souffle tellement fort que nous sortons le moins possible de la voiture 😉 Nous rencontrons 3 colombiens dont un un sous nos yeux écarquillés qui ose se mettre dans l’eau, on se regarde tous les 4 en rigolant.

 

 

Le 4×4 ne passe pas inaperçu : non seulement le sable s’est infiltré partout à l’intérieur (me rappelant Atacama), on dort dans des draps de sable ! Et il est recouvert de sable et de boue ! Bref des vrais baroudeurs. On s’arrête un instant avant de partir de Cabo pour jeter un dernier coup d’œil, deux enfants qui ont la tchatchent sont surpris par notre plaque « Chile, rrrro muy lejos ».

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A la porte du Venezuela :

Nous descendons vers Maicoa, la frontière n’est plus très loin. C’est une région sous haute surveillance : l’armée cherche de la drogue (comme toujours) et des clandestins. Lors d’un des contrôles, nous avons même eu le droit au supérieur qui venait s’excuser de nous fouiller mais que c’était la procédure.

Toutes les stations essences sont fermées dans la région, ne pouvant faire face aux prix dérisoire que proposent les contrebandiers, qui les vendent en toute liberté. La situation ne s’améliore pas de l’autre côté de la frontière, ce gouvernement de fous subventionne tout, il n’y a donc plus rien et une guerre civile est déclenchée.

Le LN, la police et les élections :

Le LN, ce groupe extrémiste sévit en ce moment en Colombie, faisant de nombreux attentats et on déclaré en refaire début février ;  Mettant  en état d’urgence la ville de Barranquilla, car les dates correspondaient exactement à celle du Carnaval. On pourrait les comparait aux Farcs mais avec une autre idéologie.

La police, nous ne sommes tombés qu’une fois sur un policier qui voulait nous arrêter soit disant parce que, nous n’avions pas la bonne assurance, nous laissant repartir énervé parce qu’on en démordait pas que les papiers étaient bons. Quelques jeunes policiers sont déjà venus nous parler, nous souhaitant la bienvenue mais je m’en rappelle surtout d’un : la petite vingtaine, on a du parler avec lui une bonne demi-heure. Très intéressant et ne mâchant pas ses mots : que la cocaine était le problème numéro un du pays, nous parlant même de Pablo Escobar, que de nombreux policiers étaient encore corrompus, essayant même de nous parler anglais et adorant le vieux rock’n’roll !

La politique, le président actuel a fait un pacte avec les farcs, autres groupes extrémistes, les narcos pour arrêter cette guerre sans fin, seul le LN a refusé : le deal, qu’ils rendent les armes en échangent aucune poursuite ne sera faite contre eux. Le président délaisse la population moins aisée, entrainant une montée du parti d’extrème droite pour les prochaines élections présidentielles. Partie qui veut que les narcos et les farcs soient jugés, mettant en péril « la paix » en Colombie. Les élections présidentiels sont cette année  et les candidats ne sont pas tous des anges : anciens narcos ou de groupes extrémistes. Bref avec donc beaucoup d’antécédents… Malheureusement je crains un peu pour ce beau pays…

Santander, le désert est derrière est nous : on retrouve le paysage du début. Beaucoup de végétation, de bananiers, même cafetiers, des palmiers, des champs de cannes à sucre (je crois), des arbres immenses avec leurs lianes, les vaches sont moins maigres et plus nombreuses. Et toujours autant de musique. Quand on traverse des ponts, on voit des enfants jouer dans les rios, bref il y fait bon vivre.

 

 

Et de temps en temps tout redevient aride, des milliers de cactus viennent se planter dans une vallée que nous traversons ; La route nous offre on panorama extraordinaire, nous sommes au sommet et voyons le vide de chaque côté. Tiens un camping-car de gringos « Alaska-Argentine », on klaxonne et on se salue 🙂

 

BARICHARA

La perle des villes blanches coloniales de Colombie. Un petit trésor dans un bien jolie cadre de verdure. Barichara est magnifiquement conservée, elle est considérée comme la ville coloniale la plus belle de Colombie. Nous arrivons le soir et dormons au bout du village, sur un bout de terre qui surplombe la vallée. Un beau réveil pour le matin nous attend !

 

 

Dimanche matin, les rues sont vides, pas de touristes, les quelques portes ou fenêtres ouvertes nous laisse voir l’intérieur des maisons joliment décorée. Les maisons sont blanches, l’intérieur il y a un plafond cathédral. Tout est beau, aucunes imperfections ! Et c’est pendant 4heures que nous nous baladons dans ces jolies ruelles. Nous traversons un passage de végétation qui nous mène à une autre partie de la ville où les maisons sont plus grandes avec de magnifiques jardins.

 

Barichara est un incontournable ! Mais oublions sa spécialité : fourmis énormes pour l’apéro.

 

LAS GACHAS

Pas facile à trouver cette petite merveille. Après quelques recherches sur internet nous arrivons à la situer sur maps.me. Une route sinueuse et en rénovation nous conduit à Guadalupe, village le plus proche de cette rivière, où nous passons la nuit. Prêt d’une rivière, accompagnés d’un chien (à qui je donne quasi tout notre repas, oui il avait des yeux trop craquants !) et de dizaines de lucioles, nous nous installons pour la nuit.

 

 

Après une bonne demi-heure de marche, nous arrivons à cette rivière glissant sur la roche, parsemée de dizaines de trous ronds plus ou moins gros, certains sans fond…  Personne ! Sauf des vaches et chevaux pour me regarder me glisser dans un des trous, j’en ai choisi un avec fond, ça fait moins peur ! C’est dans une quasi baignoire que je me prélasse ce matin, pendant que Flo se trempe les pieds.

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Au bout de cette partie de rivière, une cascade d’environ 40 mètre se jette dans la forêt en contre bas.

VILLA DE LEYVA

Plus au sud que sa voisine Barichara, plus touristique, plus grande et moins chic. Mais on décide quand même d’y aller. Et on a raison ! On s’installe en hauteur à Renacer, jolie hostal qui nous permet de dormir dans notre 4×4 et de profiter des douches. Nous sommes à 2200m, il fait chaud la journée mais la nuit nous devons mettre notre couverture. Pour tout vous avouer, on a pas fait grand-chose : on a flâné, admiré la superbe et impressionnante grande place (nb pour les prochains, elle est encore plus belle à la fin de la journée, quand les lumières s’allument).

 

 

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Cheesecake à l’Arequipe ❤

 

BOGOTA

Bogota, à mon arrivé je t’ai détesté, il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour découvrir ta beauté, malheureusement cachée.

Nous arrivons dans un nuage de pollution et de misère, le chao… Des ghettos dangereux connus pour les problèmes de drogues et de crimes… Ah ?! Il fait gris, gros contraste avec le désert qu’on vient de quitter…

Je veux faire demi-tour mais nous voulons aller voir le si bien et réputé Musée de l’or. Nous arrivons dans le centre-ville, c’est le quartier des affaires, où bizarrement la misère (grunges, camés) et la saleté sont partout. Nous sommes reçus par un « allez au diable » d’une camée, alors qu’on achetait simplement un maïs, la pauvre vendeuse semblait tellement blasée. On s’engouffre dans le Musée.

On a eu raison de persévérer : le  Musée évoque l’histoire de l’époque Précolombienne. Beaucoup de croyances sont en lien avec la nature, on compare la force de l’homme à un jaguar ou à une chauve-souris, l’oiseau est très souvent représenté. Tout est en Or d’où le nom du musée, des offrandes, des masques funéraires, des parures d’ors… On voit aussi des poporos, parlés précédemment dans la sierra Nevada, qui contient du coca et des coquillages broyés, eh oui déjà à cette époque ! C’était une civilisation qui avait du gout et douée pour l’artisanat ! Leurs rites peuvent être comparés à ceux l’Egypte ancienne.

Bogota est connu pour ses embouteillages, ils n’osent pas s’engager…  2 heures pour trouver un parking qui accepte notre voiture la nuit (ils sont fermés la nuit…). On arrive à trouver un parking qui fait jour ou nuit ( ?!) mais Florent arrive à persuader le gardien, à nous garder la voiture 24h. Tout d’abord il ne vaut mieux pas laisser sa voiture dehors, de jour comme de nuit ici, mais surtout en fait on peut pas, d’où les parkings surpeuplés.

Nous nous installons au Lima Limon (super adresse), dans le quartier La Candelaria, qui me plait tout de suite, un peu plus bas ses petites rues et maisons colorées. La fille de l’hôtel nous donne une super adresse d’un restaurant japonais, La totuma comida. Assis sur des coussins, nous dégustons nos plateaux de sushis ! Il y a une bonne ambiance dans le quartier vers la place del chorro de Quevedo, musique, petits bars et vendeurs de bijoux fais de manière artisanal, sous nos yeux. Bien sûr on nous propose de la coc’ et  on voit bien qu’il ne faut pas aller dans certaines rues.

Le lendemain matin, nous nous trouvons (merci le lonely planet) une « boulangerie » avec de bons pains aux chocolats, on est si content. Nous visitons le quartier La Candelaria, on descend la Calle 11 où je m’arrête quasiment à tous les vendeurs (pour la plus grande joie de Florent, patient) pour admirer leur travail de cuivre sur les bijoux. La grande Plaza De Bolivar (toujours, toujours, Bolivar) où le palais de justice a été attaqué dans les années 80 par Pablo et les PP. Puis nous déambulons, nous n’avons jamais vu autant d’Art déco qu’ici à Bogota, c’est très beau. D’ailleurs il y a beaucoup de styles architecturaux différents, pour notre plus grand bonheur : des années 70-80, anglaise (transformées en superbes universités), style Victorien (comme à San Franscico), parfois colorées ou tagués ; Malheureusement pas entretenues et parfois squattées.

A Bogota on trouve des bijouteries partout et les ventes de pierres précieuses (émeraude) se font dans des bars autour d’une petite table ronde.

Il fait souvent pas beau et « froid » à Bogota, qui est placé entre des montagnes, ce qui créée un courant d’air permanent.

Nous rencontrons Orlando, un artiste de rue loufoque qui nous explique les significations de ses peintures, de chaque visage, on en prend une pour presque rien, un vrai artiste !

Puis c’est avec Martin que nous passons un peu de temps à l’hôtel ; étudiant en Politique (en sciences Po), parlant parfaitement français. C’est lui qui nous expliquera la Politique de son Pays : Ancien maire de Medellin en 82, Uribe, en apprenant sa vive collaboration avec le cartel de PE, est vite destitué. Il revient plus tard, devient sénateur puis gouverneur de la région (Antioquia) jusqu’en 2002, on se demande comment bien sur… Sur les demandes du Président, il lance une campagne pour réunifier Medellin et cesser cette guerre sans fin. Tout l’honneur lui revient et devient alors de 2002 à 2010 le président de la Colombie. Il se lance alors contre les guérilleros et paye chaque policiers quand un est tué; une vrai atrocité, certains auraient ramenés des civils, en leur mettant des vêtements de guérilleros. Bogota a été très touché. Il a prolongé son mandat, le passant de 4 à 8 ans et s’est enfin en 2010 que Juan Manuel Santos arrive aux pouvoirs et cesse le feu. Les élections arrivant en Juin, le pays est un peu inquiet, ayant peur que le nouveau président modifie les traités de paix …

Nous quittons Bogota, en reprenant des autoroutes dans la ville, c’est toujours autant le chaos, des matelas éventrés sur le trottoir, les maisons noires de pollutions et j’en passe. Bogota, j’espère qu’on te rendra ta beauté d’antan.

 

TEQUENDAMA FALLS MUSEUM

A quelques kilomètres de Bogota seulement, se cache un ancien hôtel, abandonné et méconnu du public ; aujourd’hui restauré ! Puisque la nuit est tombée, nous nous posons pour la nuit non loin de l’ancien hôtel. Sans doute alarmé de notre présence, la police vient nous voir… j’ouvre doucement la porte et me retrouve face au policier avec son flingue pointé sur moi… Je lui dis tout de suite qu’on est français : les 2 polices nous expliquent que la région est un peu sous en tension, on comprend vite qu’ils sont à la recherche de quelque chose ou quelqu’un. Ne voulant pas qu’on reste là, on part dormir près du poste de police. La nuit est un peu mouvementé… je pense qu’ils ont trouvé ce qu’ils voulaient !

On se réveil dans la brume. Ici, la faune et la flore sont protégées, ou du moins on essaye. En effet, cette végétation particulière, absorbe l’eau des nuages, joie pour Bogota qui est protégée !

L’Hôtel a été construit en 1912 à la demande du Président. L’hôtel del Salto est très prestigieux et on comprend pourquoi : une architecture à la française et un emplacement avec une vue si belle qu’on pourrait rester là toute la journée. La maison est accrochée à la gorge avec une vue sur une cascade de 170 mètres, en contre bas la rivière. La brume se dissipe nous laissant admirer cette magnifique vue depuis le salon avec des immenses fenêtres, il y avait même un ascenseur qui descendait aux chutes d’eaux. Puis il devient un restaurant. Malheureusement les égouts de Bogota se jetant dans cette rivière, mène à l’abandon cette magnifique demeure, la laissant plus de 20 ans abandonnée. Les histoires disent qu’elle est maudite : mais tout simplement les odeurs étaient trop fortes et insupportable ; Puis elle a été connue pour une bien plus triste raison, plusieurs personnes sont venues se jeter du haut de son balcon quand elle était abandonnée.

Mais en 2009, une organisation Ecologique, protégeant cette région et sensibilisant la population à la faune et la flore, décide de restaurer cette demeure avec une aide de 300 000€ de la France en 2011 (afin de protéger le patrimoine architectural français à l’étranger) et en devient son siège.

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Une merveille…

 

DESERT TATACOA

En route : Au bout d’une centaine de kilomètre et un déjeuner au bord des champs qui nous aura valu des dizaines de piqures de petites mouches (l’horreur), des rizières apparaissent, un paysage d’Asie et des hérons en plus !

Nous quittons la route principale pour prendre la 45A. Chemin peu fréquenté, vous comprendrez après pourquoi ; la plupart des touristes arrivant par le sud, de San Agustin pour aller au Désert, par une route beaucoup plus « moderne ».

C’est une route de 45km que nous prenons qui longe le fleuve Magdalena, la route n’est pas terrible mais on connait ça, on continue. On passe des trous remplis d’eaux, easy ! Le tout en mode 4 roues motrices.

 

 

Et là, un tunnel… étroit, inondé, sombre. C’est moi qui part l’explorer, tout d’abord pour voir où il se termine : j’ai eu la gentille compagnie de chauves-souris ; puis pour voir la profondeur de l’eau : pas le choix je mets les pieds dans l’eau ! Au moins 30cm ! Il faut prendre une décision, il va faire nuit, je ne sais pas si vous avez remarqué mais c’est toujours quand la nuit tombe que nous prenons des routes pas possible ! C’est donc le « oui on continue, enfin on tente » qui le remporte ; bien sur nous sommes seuls, pas d’autres voitures en vues et ce pendant tout le trajet.

Tunnel passé et juste après un « pont » ! Petite pause pour admirer la vue sur le fleuve, car oui c’est quand même beau.  Le pont, métallique, qui faisait un bruit pas possible à notre passage. On pensait avoir passé le plus dur, mais ça continue encore des tunnels et des rivières…

 

Puis, un village sortit de nulle part, non, la blague ?! Tous nous regardent et nous aussi derrière nos vitres fermées et teintées. Les grillons, les grenouilles et Abba nous accompagnent. Petite frayeur avec une chouette qui nous passe devant. Et une deuxième ville avec un hôtel Puis… oh, du goudron, bon sur seulement quelques mètres. Mais c’est fou un village reculé comme ça!

Une rivière, il y a un endroit où on peut heureusement passer, il n’a pas plu, bien heureusement. Une autre ****** de rivière et cette fois ci avec de l’eau, obligés de se lancer, go go go !

Des grands cactus apparaissent, nous ne sommes qu’à 17km du désert ; Une question me trotte dans la tête, mais qui nous laisse sans réponses : tu préfères la route de jardin ou celle-ci ? Nous arrivons, presque, des vaches nous barrent la route. On doit se décaler, tranquille !

 

Ca yé, nous y sommes, le panneau du Désert TATACOA , on est le 23 février et notre Marin à 1 an.

 

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Le réveil est superbe, je pense que la photo parle pour moi. C’est le Red Desert, appelé aussi Labyrinthe Cuzco.

 

Il a plu cette nuit, la terre rouge s’est transformée en boue s’accrochant à nos chaussures. Nous sommes bien, il fait chaud, beau, nous sommes dans ce beau canyon (on pourrait se croire à Momument Valley ;)), entourés de nombreux cactus et seuls. De beaux oiseaux aux couleurs rouges vifs volent et quelques chèvres mangent les feuilles des arbres. Comme partout dans le pays, il y a aussi les chevaux en liberté.

Changement de programme, un hostel où nous voulons aller n’est pas possible d’accès ; La route est impraticable à cause de la boue. Les voitures glissent. Nous sommes stoppés en pleine montée par un taxi qui ne nous laisse pas la priorité et on s’enlise ! La roue arrière tourne dans le vide… Un colombien vient nous aider à pousser le 4×4 (la gentillesse même ces colombiens).

On s’arrête à l’Estaderos los Hoyos et nous nous installons sur une butte qui surplombe le désert. Le soleil est si chaud que tout redevient sec.

Le déjeuner est mouvementé, on rit tous. Entre la poule qui se met en spectacle en chantant puis en faisant tomber les plats. Le mouton, à son tour, met sa tête dans notre assiette pour attraper notre poisson pourtant finit.

Nous partons nous promener dans le Désert gris. On arrive à la piscine soit disant naturel, déception, c’est moche et en plus on est samedi, ce qui signifie en Colombie : musique à fond ! On s’enfonce donc dans le désert, pour plus de tranquillité. C’est superbe, on a envie d’aller partout mais c’est immense.

Le désert TATACOA est magnifique, il n’a pas de dunes de sables mais c’est un désert de cactus, des canyons dessinés par la pluie.

Florent installe la table : nous dinons face au désert. Au menu spaghettis al dente et thon.

Ce matin, le pneu arrière gauche est à plat. On sort le matos, branché sur l’allume cigare, le compresseur le regonfle en 10 minutes.

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On part prendre le petit déjeuner au village, il est 10h il y a déjà de la musique et les hommes avec leur chapeaux de pailles en terrasse, on ne se lasse pas de cette ambiance. On est dimanche 25 février et c’est les 10 ans de mon filleul Paul ❤

Cette fois nous prenons la route qui descend au sud, vers San Agustin, on longe le rio Magdanela. Les familles vont passer la journée à la rivière chargées de quoi faire leurs déjeuners. Découverte du jour : les sucettes aux sucres de cannes et les tomato de Arbol.

On est toujours autant étonné par la beauté des paysages et la gaité des Colombiens, même après plus d’un mois ici.

 

SAN AGUSTIN

Le paysage nous semble familier : il ressemble un peu à la zona Cafétera. Décidément la Colombie ne nous déçoit jamais ! C’est beau, qu’est-ce que c’est beau !

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Marion & JB nous ont recommandé une adresse : La Casa de Nelly. Merci à eux. En dehors de la ville, on grimpe et on découvre un petit paradis. On prend d’abord une nuit puis 2 et 3. La Casa de Nelly, on a envie d’y rester, on est bien. Notre chambre, une cabane sur pilotis, avec vue sur la vallée ; on a même eu le droit à la visite d’un mini monkeys. Les colibris comme compagnies dans un beau jardin et les chats qui viennent nous faire des câlins à table ou sur le canapé. La maison du bonheur !

San Agustin est dans une vallée où deux peuples, il y a 3000 ans, vénéraient les mêmes dieux et enterraient leurs morts. Des statues monumentales sculptées dans la roche volcanique sont découvertes dès 1914, certains les datent du XI siècle avant JC tandis que d’autres les datent à l’époque précolombienne! Ces statues, atteignent jusqu’à 7 mètres, seraient des statues funéraires. C’est une belle découverte avec en prime une très belle balade.

Après quatre jours passés ici nous prenons la dure décision de partir, surtout que nous nous rapprochons de la frontière…

 

*Le départ de la Colombie est déchirant, c’est très dur pour moi*

Le paysage est magnifique : les palmiers de dentelles, je ne connais pas leurs vrais noms… les chiens inlassablement sur le bord de la route qui nous regardent passer, les jolies maisons et cette tranquillité !

La Main en l’air pour nous saluer, des sourires, j’ai bien envie de rester dans ce pays, nous disent-ils au revoir ? Non… A bientôt 🙂

Puis c’est la forêt à perte de vue et plus personne sur la route, qui d’ailleurs n’est plus entretenue : elle s’effondre. C’est tranquille, les enfants font du vélo, d’autres leurs devoirs dehors autour d’une table ou encore se prélasse dans un hamac. J’essaye de garder en mémoire tous ces derniers moments : les hommes avec leur chapeau blanc, un couple avec leur fillette et le papa avec une machette marchant le long de la route, les palmiers si hauts. Au bout de 200km, nous arrivons dans une ville, Mocoa. Deux possibilités pour passer la frontière : San Miguel (coté Amazonie) mais pas recommandé, on évite donc, soit par Tulcan, la frontière que nous avions prise à l’aller. Le choix est donc fait !

En plus la région de Putumayo est magnifique : C’est une mini Amazonie :

DE MOCOA  A PASTO : le trampolin de la muerte

La route me dit quelque chose…  spectaculaire, une seule voie (à des endroits), non goudronnées, précipices de 400m de profondeur. Ah oui j’ai lu qu’il y avait une route comme ça dans le lonely planet, mais j’espère de tout mon cœur que ce n’est pas celle que je crois avoir lu !

Ah ben si ! Page 260, cette route a bien un paragraphe pour elle : dite magnifique et l’une des routes les plus spectaculaires (et dangereuses) du continent et appelée le tremplin de la mort. Gloups ! Trop tard on est lancé, on ne fait pas demi-tour, on continue. Après tout s’il y a une route c’est bien pour y rouler ?! 60km à 20-30 à l’heure, je vous laisse calculer le temps qu’on a mis. Comme d’habitude, la nuit tombe, mais la lune parfois cachée est bien ronde et nous éclaire.

Les camions descendent avec prudence, on se klaxonne pour remercier l’autre de nous avoir laissé passer. Tiens dans l’autre sens, des gringos comme nous, c’est bête, mais ça fait plaisir de voir qu’on est pas les seuls à prendre cette route. On se fait des grands coucous 🙂

C’est Florent qui conduit, nous sommes tous les deux vigilants : c’est parti pour 60km. Il fait nuit, mais c’est mieux : moins de circulation et on voit bien les voitures arriver. On met de la musique pour détendre un peu l’atmosphère. Dès le début de la route une petite chapelle où des bougies sont allumées, d’ailleurs il y en aura plusieurs le long de la route ; j’espère qu’elles veilleront sur nous.

Nous traversons des rivières, devons faire marche-arrière pour laisser passer, attendre sur le côté que l’autre arrive… Y’en a eu juste un qui a voulu s’engager alors qu’il y avait à peine la place pour deux et s’arrête à notre hauteur avec un grand sourire pour nous regarder, ben moi je  l’ai a peine regardé, j’étais plutôt à regarder à ma gauche et à me dire putain de merde on est à 20 cm du précipice!

Il faut tout de même avouer que la route parait magnifique, quand enfin nous passons au-dessus des nuages [après avoir roulé dans le brouillard…], en bas, les nuages forment un lac blanc à perte de vue. Il y a parfois des rambardes en métal, des bouts de bois avec des bandes jaunes mais la plupart du temps il n’y a rien, enfin si le précipice. On se fait des appels de phares pour dire que l’autre peut passer et on attend patiemment sur le côté.

Au sommet, le mirador : un policier et un restaurant. On fait une pause, un sandwich et un café. On parle avec les 4 colombiens qui nous rappellent le nom de la route, merci ! Oh un petit chat, ça nous fait un peu penser à autre chose et il y a aussi de la musique, c’est une drôle d’ambiance.

La lune est quasiment ronde et on dirait presque que le soleil va se lever, tandis que nous nous enfonçons dans les montagnes. Au-dessus de nous la paroi rocheuse où les arbres  s’accrochent.

Oh des taches blanches, des vaches ! Des lumières au loin… une ville ! Elle est encore loin mais nous sommes contents ! La petite ville s’appelle San Francisco, il est 22h30, le pompiste se réveil pour nous servir et nous dit d’être bien prudent.  La route est mieux, nous nous arrêtons pour la nuit. Réveil avec le pneu à plat, il va vraiment falloir qu’on le change ^^

Nous arrivons enfin à Pasto, il y a des chalets, des champs, une lagune, on se croirait à la montagne et ça ne nous étonnerait pas de voir de la neige, mais non. Arrêt petit déj : café et pain de maîs avec banane.

Ca yé, nous rejoignons la route d’il y a un mois et demi. Je suis nostalgique, nous passons devant l’endroit où nous avons dormi la première nuit ; à côté du monsieur qui nous avait regonflé un pneu.

L’armée, nous fais des pouces et toujours avec un petit sourire quand ils nous voient passer. Ils sont armés et sous tension. Il y a quelques jours il y a eu lors d’un contrôle routier, une embuscade, qui a valu la mort de plusieurs policiers dans le nord de Santander. Les hommes de la police ou de l’armée sont si jeunes, c’est triste.

LAS LAJAS

On retarde toujours le passage de la frontière, je veux rester ici, en Colombie, nous nous arrêtons une dernière fois.

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C’est un sanctuaire néogothique, construit dans un canyon. Selon les croyances indiennes, l’église fut construite à la suite d’un miracle. Alors qu’une tempête sévissait, une petite fille sourde et muette, accompagnée de sa mère, avait trouvé refuge dans une grotte du canyon. C’est alors que la petite fille retrouva la parole comme par miracle ! Elle vit une peinture de la vierge qui l’appelait et le dit à sa mère, à voix haute. Le sanctuaire fut érigé par la suite, à l’endroit même où la mère et la fille eurent cette apparition. (Source d’internet). Ah et j’oubliais de vous dire, le plat typique de cette ville c’est le cuy (cochon d’indes) ; on se rapproche dangereusement de la frontière, qui est à quelques kilomètres seulement.

*Vous l’avez certainement remarqué, nous sommes tombés amoureux de la Colombie*

Nous gardons un bon souvenir des Colombiens, joyeux, souriants et aimant la musique 😀

Ce qui m’a marqué aussi, c’est les panneaux de sensibilisations sur la route disant de laisser les animaux traverser, d’une grenouille aux chiens. Il y  avait même des ponts pour que les singes puissent passer en toute tranquillité. La Colombie aime sa nature et nous le fait savoir « agua es vida ». La Colombie a aussi de jeunes créateurs et artistes très doués c’est un pays qui a du gout !

La Colombie reste malgré tout mal vue pars ses voisins, qui disent que c’est encore très dangereux. Dangereux, oui, mais surtout pour sa police et son armée.

LA FRONTIERE

Comme pour toutes frontières, c’est un peu l’appréhension… Combien de temps allons-nous attendre ? Déjà il faut sortir de la Colombie. Nous n’avons pas besoin de passer à la douane (une chose à moins à faire).  La file d’attente est très longue, il y a quasi que des Vénézuéliens, nous attendons (cette fois ci tous les deux) 4heures.

Devant nous un groupe venu en bus du Venezuela.  Ils ont fait connaissance pendant leur voyage et sont soudés ; ils traversent la même épreuve difficile: ils ont fuis seul ou avec leur famille leur pays. Nous rencontrons Michel, qui voyage avec ce groupe, avec qui nous sympathisons tout de suite. Michel est infirmier dans son pays, il a une femme et une petite fille d’un an. Il nous explique qu’il a dû prendre la dure décision de partir, il nous dit avoir beaucoup pleuré mais qu’il faut maintenant être fort. Son but est d’aller à Lima pour trouver du travail. Puis quand il aura suffisamment d’argent, il pourra faire venir sa femme et sa fille. Michel nous parle de son pays et de sa beauté, il est vrai qu’on a entendu beaucoup de bien sur la beauté du Venezuela. Même si nous n’avons pas pu y aller, Michel nous fais voyager en nous offrant un bout de chocolat, on dit qu’on y trouve le meilleur au monde 😉  c’est vrai qu’il est bon.

Un coup de tampon sur notre passeport, Florent part chercher Suzuki pour l’amener à la frontière Equatorienne et moi, je pars avec Michel et son groupe pour aller au bureau de l’immigration de l’Ecuador.

Je respire, je ne me retourne pas, Florent passe à côté de moi en voiture et nous passons sous le panneau de la Colombie…

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2 commentaires sur “COLOMBIA, Hola Chicos Bienvenidos!

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