ECUADOR, le pays dans les nuages

FRONTIERE

De loin, je regarde la file qui n’en finit plus. La même que la dernière fois… il est 18h, il commence à faire un peu froid et j’espère qu’on ne va pas attendre 7h comme il y a tout juste un mois et demi. Michel me dit de rester avec lui, il rejoint son groupe qui est (oh joie !) déjà bien bien avancé. En fait, c’est toute une stratégie, que nous voulions faire mais étant deux ce n’était pas possible. La moitié du groupe a attendu en Colombie et l’autre, côté Equatorien. Et comme la dernière fois, un policier ne nous tamponne pas mais nous marque des numéros sur le poignet : Florent le 12, Michel le 13 et moi le 11.

A 19H30, nous sortons tous les 3 de l’immigration avec notre autorisation d’entrée sur le passeport. Nous nous serrons dans les bras (c’est comme ça ici), on garde contact, nous disons au revoir aux autres. C’est bizarre de les laisser comme ça, ils sont si courageux. Et ils ont le sourire, une belle leçon de vie !

On a quitté l’Equateur sous la pluie et on y revient, il pleut encore ! La Colombie me manque déjà.

Forcément on compare un peu : plus d’armée, ni de police pour nous faire des pouces (genre tout va bien, vous pouvez passer, zone sécurisée), pas de sourires, ni de musique…

OTAVALO

IMG_2142Nous reprenons nos habitudes : arrêt au même café pour déjeuner à La Cosecha Coffe, puis quelques emplettes sur le marché pendant que Suzuki est au garage pour sa roue. Elle aura même été nettoyée après tant de kilomètres, faut dire qu’on ne passait pas inaperçu, un vrai 4×4. Les femmes ont toujours leurs belles tenues et les hommes leurs longs cheveux.

 

Entre Quito et Mindo : la route est parsemée de trous et d’éboulements sur la route. On commence à être habitué de toute façon.

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MINDO

La mini Amazonie, un paradis dans une vallée, au nord-ouest de l’Equateur. A Mindo on ne s’ennuie pas : après une descente en rafting (sur le rio Mindo), on peut se détendre dans un jacuzzi entouré d’une belle végétation. Bref, tout le monde aime Mindo et nous aussi ! Etre ici, c’est un vrai bonheur. Pour moi, la plus belle région de l’Equateur ❤ . Qui dit nature luxuriante signifie pluie. Mais la pluie, n’est pas un problème ici, les gens sont habitués et ça n’enlève en rien la magie de Mindo.

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Mariposas : c’est une ferme aux papillons. On arrive dans un jolie jardin où l’on peut donner à manger à des carpes dans une petite rivière. Il y a ensuite une petite expo où un guide nous explique le cycle de vie de la chenille au papillon…  je retiens surtout qu’un petit papillon vit 2 semaines et un grand uniquement un mois. Nous passons un petit rideau pour découvrir, émerveillés des centaines de papillons de couleurs. Les papillons viennent se poser sur nous, butinent (on voit leur trompe se déployer), ou se reposent les ailes déployées, ainsi nous pouvons admirer leurs couleurs. Certains papillons me rappellent l’Amazonie. Nous pouvons admirer aussi les cocons et assister à l’éclosion de papillons. Mariposas signifie papillon 😉

 

Yumbos Chocolate Artesanale : je ne sais pas pourquoi mais Mindo est producteur de chocolat et la chocolaterie Yumbos est bien réputée. C’est une petite chocolaterie. C’est Yvan, un jeune habitant de Mindo, qui nous présente le processus de la fabrication du chocolat. C’est sur la côte Pacifique, que les femmes de la tribu Esmaraldas récoltent le fruit du cacaotier. A l’intérieur tout est utilisé, la pellicule blanche qui entoure la fève est utilisée pour faire de l’huile, etc. Il y a 3 étapes, qui consistent à faire fermenter avec des feuilles de bananiers qu’on pose par-dessus les fèves, puis on les fait sécher pour atteindre les 7% d’humidité. Ces étapes ne sont pas faites a Mindo, le climat étant tropical. Après c’est ici que ça se passe [c’est à peu près comme le café] : la fève est au four pendant 45min, c’est la torréfaction puis on sépare le cacao de sa « coque » grâce à une machine qui ressemble à celle du café et enfin avec un souffleur on ne récupère que le cacao. L’écorce est utilisée comme engrais. Enfin, le cacao est chauffé à 45°, pendant 48-72 heures. Et voilà, le chocolat est créé puis on peut y rajouter les saveurs : café, piment ou simplement le garder pur.

 

Pour la petite histoire, les indigènes consommaient le chocolat dilué avec de l’eau mais quand les espagnols arrivèrent ils le mélangèrent avec du lait et en rapportèrent d’énormes quantités en Europe. En Indigène, le mot chocolat (dont je ne me souviens plus) signifie le fruit des dieux, d’où l’importance d’en boire.

La meilleure étape de la visite constitue à la dégustation des chocolats, qui finit par (on ne peut pas résister) des achats : au piment pour Flo et au café pour moi. Nous avons aussi dégusté des brownies tellement onctueux, qu’on prend le chocolat pour la préparation qui peut être utilisé pour faire du chocolat chaud à boire.

Nous sommes restés 3 jours à Mindo et prenons nos déjeuners à Resposteria Suiza, joli petit café-restaurant, les chiens nous tiendront compagnie 🙂

 

Nous sommes bien accueillis à Cabanas Eben, adresse à petit budget que je recommande vivement. C’est dans son joli jardin que cette gentille dame a installé des cabanes en bois avec des grandes fenêtres pour profiter de la nature. Allongé dans son hamac, Flo a eu la visite des colibris et autres jolis oiseaux colorés.

 

Comme je vous disais on ne s’ennuie pas à Mindo, ceux qui aiment les sports extrêmes peuvent s’en donner à cœur joie. Puisque ça ne me tente pas trop de descendre en rafting le Rio Mindo, on part faire de la tyrolienne. Il y a aussi une balade après avoir pris un téléphérique qui amène à 5 chutes d’eaux, mais il y a des nuages, nous ne la ferons pas.

Mindo Canopy Adventure : C’est parti pour un parcours de 10 tyroliennes, dont les plus grandes un peu plus de 500 mètres avec des vues à couper le souffle. Nous survolons la canopée. On nous propose de se mettre la tête en bas, de faire le « Mariposas », le superman et Flo se lance ! Flo a tout fait, moi? plus soft, j’ai fais superman ! Et nous avons même pu faire une descente ensemble ! Un moment extra !

 

 

Les oiseaux de Mindo : Nous avons pu observer beaucoup d’oiseaux, les seuls que je connaisse : les colibris, les toucans. Nous buvons un bon chocolat chaud sur la terrasse en bois, pendant que nous admirons les oiseaux, nous sommes surtout fascinés par les toucans, qui sont d’ailleurs intrigués par notre présence. Pour les voir, il suffit juste de les appâter avec des bananes. On ne se lasse pas de voir les colibris, si petits, si vifs et si beaux !

 

 

Terra Bambù : C’est grâce à un couple franco-luxembourgeois rencontré à Otavalo que nous découvrons ce bel endroit ! On arrive à négocier (enfin Flo) une suite ; tout de bois, vue sur la vallée et en contre bas le rio. La vue depuis la salle de bain, la chambre et la terrasse est si belle ; On est entouré par la nature. Et… sur notre terrasse, un jacuzzi. Ce soir au diner, vin blanc chilien, des pizzas et… le brownie de chez Yumbos.

 

 

Ce que j’aime à Mindo, c’est cette harmonie avec la nature, par exemple on traverse un petit pont au-dessus du rio, c’est si mignon et même les routes sont en terre.

 

Mindo aime sa nature et nous le fait savoir par des mots sur les murs ou par ses habitants qui nous en parlent avec amour. On le ressent que la nature est aimée et préservée, de plus c’est cette nature qui fait venir les touristes et Mindo vit de ça !

QUITO

Ce n’est pas une ville qui nous tentait vraiment mais elle est sur notre chemin alors on s’arrête pour la découvrir. Elle ne nous fait pas bonne impression,  beaucoup de mc do, de kfc, de burgers kings (pourtant on aime tout ça), c’est une grosse ville et elle nous fatigue déjà. C’est une ville très calme, nous avons peut-être tort mais Quito ne nous parait pas dynamique.

Nous dinons dans le quartier La Floresta, dans un restaurant japonais, Maki Sushis Bar img_2374.jpgexcellent. Nous prenons illimité : nous avons une feuille devant nous et cochons notre choix. Il y a plusieurs rounds 1, 2, 3 et si on veut continuer pas de souc(h)is, une autre feuille est donnée. Voilà en photo le 1er round, nous n’en ferons « que » 2, en tout 65 sushis 😀 Nous dormirons cette nuit dans un endroit tranquille de la Floresta, quartier assez chic.

 

La Vieille ville, c’est encore calme mais c’est joli. Il y a beaucoup de cireurs de chaussures et la plaza est un lieu où les citadins se retrouvent à discuter sur les bancs. On passe de l’Art Déco à l’Art nouveau au modernisme. Les Equatoriens sont introvertis, timides, leur visage est assez figé. Quito est placé dans une vallée, ce qui est agréable et rend la ville aérée. Sur les collines, des maisons de couleurs et La vierge Marie qui embrasse Quito.

 

 

C’est bien le pays du chocolat : Nous achetons du chocolat Pacari, premier produit chocolatier fabriqué entièrement dans son pays de production qui remporte un prix lors d’une  compétition mondiale. Alors qu’avant, le cacao équatorien était exporté comme matière première vers les pays industrialisés afin d’être transformé en chocolat. Et c’est ainsi que les meilleurs chocolats du monde ont été préparés avec des fèves équatoriennes. Maintenant le chocolat est directement fait en Equateur, un bienfait économique.

Nous ne restons pas à Quito, pour nous l’Equateur est synonyme de nature, donc on retourne à la végétation. Vamos à Banos, c’est la route des volcans, aucun contrôle de policiers depuis le début. J’observe, les roues dépassent des voitures, c’est ridicule, le long de la route les femmes nous font des signes de la main comme des coucous pour nous dire de s’arrêter manger chez elle. On dirait qu’elles nous disent toutes bonjour (mais non) alors je leur réponds, ce qui m’amuse un instant je l’avoue ^^. Pour info, l’essence c’est partout pareil et c’est bien : 1,48$ par galon ; Peu cher, on en profitera pour remplir nos bidons. Il y a aussi les plaques d’immatriculation, au lieu d’être mise à l’endroit destiné, non elles sont scotchées sur une feuille blanche à l’arrière du pare-brise (??!) Et des villageois qui rebouchent les trous et nous demandent de l’argent, mais on paye déjà les péages (qui sont tous de 1$ d’ailleurs).

Les pancartes sensibilisent à la protection de la planète, que ce soit sur la route, dans les restos ou les hôtels, « agua es vida », « rio es la vida no lo contamino », en bref la nature est notre maison.

BANOS

Nous devions retourner à Banos. On en profite pour retourner aux bains El Salado, Il fait moins beau que la dernière fois mais c’est toujours aussi agréable. Dans le même bain que nous, un couple d’Equatorien commence à nous parler. On est agréablement surpris puisque les équatoriens sont timides. Et les questions fusent : est-ce qu’on est marié ? A-t-on des enfants (la femme semble amusée, c’est marrant) ? Nous parlons même du prix de l’immobilier, nous apprenons que le m2 est à 30$ à Banos et 50$ à Quito. Ils sont bien sûr sous le choc en apprenant ceux en France, eux aussi font des crédits pour leur maison. Je suis contente d’avoir pu parler avec eux. Nous apprenons  que pour eux, la Colombie c’est encore très dangereux et qu’ils n’aiment pas que les Vénézuéliens viennent chez eux. Nous n’avons pas juger, certains pensent comme eux en France mais pour d’autres nationalités (ca m’énerve un  peu quand même).

Nous rencontrons (à plusieurs reprises, Banos n’est pas bien grand), Many, une Sud-Coréenne d’une 30aine d’année qui voyage pendant deux ans. Elle rentre chez elle dans 6mois et a hâte de retrouver sa famille. Elle voyage avec un instrument bien particulier le HandPan, je vous laisse regarder si vous êtes curieux sur internet. Quand elle joue devant nous, elle nous dit « Escucha con tu corazon », c’est d’inspiration Tibétaine mais fait par un Suisse. Elle aime les animaux depuis toute petite, son grand père était vétérinaire. Nous l’apercevons avec un magnifique chien blanc, elle tente depuis des jours de lui enlever une corde autour du ventre mais il a dû être traumatisé par les humains et ne se laisse pas approcher. Persévérante, elle y arrive un jour avant son départ, j’étais si contente que nous nous prenons dans les bras. Il la suit, pour elle s’est un déchirement de devoir partir, nous les laissons tous les deux.

 

Patricio, artisan du cuir, peintre et musicien, un artiste ! Nous amène dans son atelier, il nous raconte sa vie, nous lui proposons un verre de vin  blanc (au frais dans le 4×4, merci le climat !) et trinquons à cette rencontre. Il vient du Venezuela et est à Banos depuis 25ans. Son père était aussi artisan du cuir et joueur de football. On lui dit qu’on est allé jusqu’à Guajira, près de son pays. Ça lui rappelle des souvenirs : quand il était plus jeune, il y allait et se souvient des personnes peu vêtues et surtout de la marijuana qui poussait en quantité, ce qui nous fait bien rire tous les 3.

Un gentil chien nous suit jusqu’à son atelier, il me dit que les chiens de Banos, ce sont les chiens de tout le monde. Il est vrai qu’on  a l’air de prendre soin d’eux, il y a des gamelles d’eau et de nourritures devant les restaurants ou maisons. Il y a même des gangs de chiens 🙂

Ça n’arrête plus, revenir en Equateur était nécessaire, enfin les Equatoriens s’ouvre à nous. On vient même nous parler de notre voiture 🙂 et on montre toujours avec plaisir l’intérieur pour les plus curieux qui semblent ravis (chose que l’on avait que faite en Colombie).

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Sieste dans le 4×4 ❤

Notre QG, Honey, servant de bons cafés et sandwich. Et dernière découverte avant de partir, Zumo, ou deux frères cuisinent de bons sushis et des nouilles sautées avec un délicieux jus de Babako, servit par une allemande (copine d’un des deux frères). Super adresse ! Nous retournons aussi au Coffee Lounge avec sa terrasse où les tournesols de Monet nous entourent.

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Aujourd’hui c’est la journée de la Femme, les enfants se promènent en offrant des roses ou des bonbons aux femmes, accompagnés de leur maman. J’ai eu le droit à un Feliz Diaz sur mon Mocca.

IMG_2395En décembre 2016, il y eu un tremblement de terre, Patricio nous rencontre qu’il était avec des Chiliens et se sont mis sous les cadrans des portes pour se protéger. Près de là où nous posons avec Suziki pour dormir, il y a eu une fresque et une statue du chien Dayko, en mémoire de son courage et d’avoir donné sa vie pour sauver de habitants. C’est peut-être de là que vient  le fait qu’ils aiment les chiens ?!

 

GO POUR LA FRONTIERE

La route va être longue jusqu’à la frontière : mais on en prend pleins les yeux, c’est beau toute cette végétation et la brume présente. Les maisons sont discrètes, se fondent dans cette nature, en bois avec un toit en tôle.

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On est sur la E4387, petit arrêt pour s’acheter des petites bananes ; Nous achetons du jus de mûres, je goute, horreur c’est un alcool à la mûre. Il y a même des fruits du dragon ! Le long de la route, les gens ramassent des feuilles, des branches. Il n’y a pas de villes, nous sommes dans une vallée et on se croirait vraiment en route vers l’Amazonie.

 

 

Des champs de bananiers (petites, jaunes, rose..) à perte de vue, et des champs de cacaotier. La présence de Fincas, me fait penser à la Colombie.

 

 

Quand on passe à côté des usines de cacao, on reconnait tout de suite cette odeur bien particulière. Puis E40 pour se diriger vers le sud. Nous ne prenons pas la même frontière qu’à l’allée, en prenant la panaméricaine nous irons plus vite dans le sud. On longe les champs de cannes à sucre et toujours ceux de bananes et de cacaotiers.

On s’arrête à un producteur « El Saman », pour déguster leurs produits : yaourt au cacao, pan de yuca (farine de manioc, mozzarella)…  et de la marmelade de cacao !

 

 

L’Equateur n’a peut-être pas d’histoire mais c’est sa Nature qui l’a fait ! Etre revenue, m’a permis de mieux connaitre l’Equateur et de plus l’aimer.

Le mot de la fin : L’Equateur s’adapte à sa Nature, il n’en prend pas possession, exception pour l’Amazonie (bien triste histoire). A part l’essence et les péages, le niveau de vie est plutôt élevé.

LA FRONTIERE

Suite à l’article Perou, le retour!

2 commentaires sur “ECUADOR, le pays dans les nuages

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